Vague de pillages en Papouasie-Nouvelle-Guinée

 

La police de Buka, chef-lieu de l’île de Bougainville, s’est déclarée ce week-end impuissante face à une foule de quelque deux cent personnes qui avaient décidé de se livrer à un pillage en règle d’un magasin de la ville.

Cette émeute incontrôlée, dont l’origine n’a pas encore été déterminée, a vu en fin de semaine dernière un magasin entièrement mis à sac par la foule, dont certains étaient armés de machettes et d’armes à feu, rapporte ce week-end le quotidien papou Post Courier.

Ils se seraient regroupés à partir de deux heures du matin, vendredi 29 juillet 2011, a précisé la police locale qui a déclaré avoir par ailleurs constaté que plusieurs des individus avaient pris soin, au préalable, de s’équiper de canots gonflables censés faire office de caddies géants pour emmener le « butin ».

Quelques jours auparavant, mardi 26 juillet 2011, un autre magasin, appartenant à un Asiatique, avait aussi été pris pour cible par un groupe de personnes armées.

Plusieurs individus ayant participé à ces actions, contactés par le quotidien, ont confié sous couvert d’anonymat que ces expéditions n’étaient pas seulement crapuleuses, mais avaient aussi pour objectif de lancer un avertissement au gouvernement de la province autonome de Bougainville qui, à leur sens, n’applique pas assez la préférence locale en matière d’octroi de patentes commerciales.

Ces mouvements interviennent sur fonds de tensions et de pressions grandissantes de la part de plusieurs sociétés multinationales, dont des australiennes, mais aussi des chinoises, qui multiplient les contacts avec les autorités locales en vue d’obtenir la réouverture de l’importante mine de Panguna (Sud de Bougainville), fermée en 1988 sur fond de conflit sécessionniste et qui fut, jusqu’alors, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde.

La semaine dernière, une nouvelle délégation chinoise se trouvait sur l’île, où elle aurait rencontré les dirigeants du gouvernement de Bougainville, à commencer par son Président John Momis, croit savoir le quotidien.

Entre-temps sur l’île principale, c’est dans la seconde ville du pays, Lae, que plusieurs bâtiments ont été détruits vendredi dernier à la suite d’incendies d’origine présumée criminelle. Parmi ces bâtiments : l’immeuble commercial dont un des étages est occupé par la banque ANZ.

Au moins trois individus, soupçonnés d’être les instigateurs de ce qui s’est aussi traduit par une vague de pillage dans les magasins de la ville, ont depuis été arrêtés, rapporte le quotidien The National. Certains avaient auparavant été blessés par balles, touchés par les tirs du propriétaire de l’un des magasins. L’incendie a finalement pu être maîtrisé vendredi dans la journée.

Leur presse (Tahiti Infos.com), 1er août 2011.

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