La lutte idéologique entre identitaires, ultra-gauche et CGT dégénère à Auchel
Le combat idéologique prend des proportions démesurées à Auchel. Hier matin [26 juillet], la CGT a distribué des tracts pour dénoncer « l’extrême-droite populiste et identitaire ». Mais dans les allées du marché, les membres de la maison de l’Artois et de la CNT (Confédération nationale du travail) en sont venus aux mains. Sous les yeux des badauds atterrés.
À deux pas de l’hôtel de ville, dans les ruelles étroites du marché, des coups de bâton fusent. Ces esprits échauffés sont ceux des anarchosyndicalistes de la CNT et des identitaires de la Maison de l’Artois. Très vite, les groupes se séparent. Les badauds n’en croient pas leurs yeux. « S’ils touchent à mon gamin », lance un père de famille inquiet et révolté.
Cette scène surréaliste se déroule en présence de femmes et d’enfants. Un sentiment de danger inadmissible pour la population. Les commerçants n’ont « jamais vu cela ». L’un d’entre eux émet une requête : « Nous ne voulons plus voir de manifestation politique sur le marché. » Pourtant, le règlement du lieu stipule déjà qu’il est interdit d’y distribuer des tracts. Le premier adjoint au maire, Philibert Berrier, s’est refusé à tout commentaire excepté celui-là : « La CGT est une organisation responsable. Nous n’allions pas envoyer de compagnies de CRS sur le marché. »
« Ne pas répondre aux provocations »
Le calme semblait revenu sur Auchel en fin de matinée. Alors que les Cégétistes arrivaient en bout de marché, une vingtaine de membres de la maison de l’Artois ont chargé. Un mince cordon de policiers les a contenus avant le rond-point de l’avenue Gandhi. Préférant « ne pas répondre aux provocations », les syndicalistes rejoignent finalement leur local, à quelques rues de là. Face à cette violence, les événements tragiques d’Oslo alimentent les conversations.
Le chemin du retour est le moment du dernier rebondissement de la journée. Une rumeur court sur la présence des identitaires devant le local de la CGT.
Fausse alerte. Le syndicat peut se réunir pour débriefer : « Nous ne pensions pas en arriver là », avoue Denis Duporge, responsable de la CGT d’Auchel. Ses « camarades » des unions locales de Béthune, Bruay, Lillers, Isbergues et Liévin et de l’union départementale sont unanimes : « La maison de l’Artois vient de montrer son vrai visage. Tout le monde l’a vu. La mairie a laissé s’installer ce mouvement légal sans réagir. Voilà le résultat. »
Croix gammées taguées
De leur côté, les identitaires dénoncent l’action d’« une dizaine de membres de l’ultra-gauche radicale » : « Ils ont tagué des croix gammées d’un mètre carré sur toute la façade, s’insurge Claude Hermant, vice-président de la maison de l’Artois. Le terme “nazis” était inscrit sur le portail. Il faut que cela cesse. » En début d’après-midi, les coups de pinceaux ont recouvert les inscriptions.
La situation tombe dans une impasse. Le tract de la CGT appelle à lutter « contre le patronat, la misère et le chômage, pas contre les immigrés et les pauvres ». Il dépeint aussi les identitaires comme « une ramification occulte du Front national et des extrémistes fascistes européens ». Présent sur le marché, le président de la maison de l’Artois, Nicolas Colin, réaffirmait le côté légal de son association.
Parole contre parole.
Leur presse (Warren Deshorties, La Voix du Nord.fr), 27 juillet 2011.
Affrontements entre CNT et identitaires
Le centre-ville d’Auchel (Pas-de-Calais) a été le théâtre d’affrontements à coup de bâtons entre un groupe d’identitaires de la Maison de l’Artois et des anarchistes de la CNT (Confédération anarchistes du travail), rapporte la Voix du Nord. En cause, la distribution sur le marché de tracts de la CGT dénonçant « l’extrême-droite populiste et identitaire ».
« La maison de l’Artois vient de montrer son vrai visage », affirme-t-on à la CGT d’Auchel. Les identitaires dénoncent eux l’action « d’une dizaine de membres de l’ultra-gauche radicale » qui auraient peint des croix gammées sur la facade du local de l’organisation.
Leur presse (Le Figaro.fr), 27 juillet 2011.
Échange viril sur le marché d’Auchel entre identitaires d’extrême-droite et la CGT
Ce matin, sur le marché d’Auchel, la CGT a distribué des tracts dénoncant la présence dans la commune de la Maison d’Artois, groupe identitaire d’extrême-droite. Cette nuit, des croix gammées et des inscriptions ont été taguées sur les murs du siège de la Maison d’Artois. Les membres ont alors décidé d’aller sur le marché à la rencontre des Cégétistes et membres de la CNT (Confédération nationale du travail) qu’ils jugeaient responsables de ce vandalisme. Les échanges ont été virils et les forces de l’ordre ont dû s’interposer pour calmer les esprits.
Leur presse (La Voix du Nord.fr), 26 juillet 2011.
Magnifique effectivement le figaro… à moins que la CNT soit la « Confédération des Nanarchistes du Travail »… 😉 vraiment pathétique ces journalistes.
Magnifique Le Figaro : CNT = Confédération Anarchiste du Travail.
C’est révélateur du niveau et de l’attachement que porte le journaliste à la vérification de ses sources.