Lourde sentence pour les terroristes écologistes
Les trois anarchistes qui voulaient faire exploser un centre de recherche IBM écopent de plus de quarante mois de prison ferme.
Le Tribunal pénal fédéral (TPF) s’est montré très sévère avec les trois anarchistes italiens jugés depuis mardi à Bellinzone. La Cour a condamné hier à plus de quarante mois de prison ferme le trio qui fomentait, en avril 2010, un attentat à l’explosif contre le centre de recherche IBM à Rüschlikon (ZH). C’est légèrement plus que ce que réclamait le procureur, alors que la défense prônait l’acquittement.
« Socialement dangereux »
Luca B., l’accusé tessinois domicilié en Italie, devra purger trois ans et demi ainsi que vingt-deux jours d’une peine précédente dont le sursis a été révoqué. L’Italien Constantino R. (le meneur) écope de trois ans et huit mois. Son épouse Silvia G. se voit infliger trois ans et quatre mois ferme. Les quinze mois de détention préventive des accusés — purgée dans trois prisons différentes en Suisse alémanique — seront déduits de leur peine.
Pourquoi une telle sévérité ? Le président Walter Wüthrich a évoqué hier un trio « socialement dangereux » et conscient de ses actes, des « touristes du crime » dont la condamnation doit être exemplaire. Tout au long du procès, les accusés n’ont pas pris la parole, excepté à la fin des plaidoiries, mercredi. Silvia G. a lu une déclaration dans laquelle elle a confirmé les idéaux anarchistes du groupe et a accusé les multinationales (dont IBM, visée par la tentative d’attentat) de vouloir détruire la planète et ses habitants.
Nébuleuse internationale
Ce groupuscule condamné hier, appelé Il Silvestre ou Earth Liberation Front (Front de libération de la terre), est lié à une nébuleuse internationale. Les accusés auraient soutenu l’attentat au colis piégé commis contre un cadre de Mühleberg (qui a explosé dans les locaux de Swissnuclear) en mars dernier, ainsi que les attentats contre des ambassades à Rome avant Noël 2010. La Fédération anarchique informelle (FAI) avait revendiqué ces actes. Le réseau d’activistes, dans ses différents mouvements, milite notamment pour la libération de l’extrémiste vert Marco Camenisch, enfermé pour meurtre. Les « extrémistes violents écoanarchistes (…) sont les seuls protagonistes idéologiques qui ont commis des attentats contre l’État suisse », notait le rapport 2010 de FedPol (Police fédérale). Les services fédéraux redoutent leur « propension considérable à la violence ».
Les nanotechnologies dans le viseur
Pourquoi les terroristes voulaient-ils frapper un centre de recherche d’IBM ? Après le nucléaire et les OGM, les nanotechnologies constituent une nouvelle cible pour les militants verts. Les recherches sur les éléments à l’échelle du nanomètre (un milliardième de mètre) ouvrent des potentiels formidables — des produits cosmétiques à l’aéronautique. Problème : les nanoparticules (qui peuvent traverser des matériaux et notamment la peau humaine) font peur. « Nous sommes face à une technologie récente dont on ne connaît pas les effets sur la santé et sur l’environnement. Pour l’instant, il n’y a que des études fragmentaires et contradictoires, mais certains prédisent une catastrophe sanitaire majeure dans vingt ans, exactement comme pour l’amiante », explique Julien Sansonnens. Le vice-président du POP (Parti ouvrier populaire) vaudois, qui s’est battu notamment contre les OGM, est perplexe face à « une technologie qui se développe dans une opacité totale, entre les laboratoires et les investisseurs. IBM est très en pointe dans ce type de recherches. » Au passage, Julien Sansonnens précise qu’il trouve « inacceptable » le geste terroriste des anarchistes italiens.
Lereveil.ch, un journal anarchiste sur la Toile, critique une industrie qui « voudrait transformer êtres humains, animaux, environnements, infrastructures en rouages d’une mégamachine pour un contrôle total de la vie ».
Leur presse (24 Heures.ch), 22 juillet 2011.
Condamnations fermes pour trois éco-anarchistes
Vendredi à Bellinzone, le Tribunal pénal fédéral (TPF) a condamné à la prison ferme trois membres d’un groupe anarchiste italien pour tentative manquée d’attentat à la bombe contre le centre de nanotechnologies d’IBM à Rüschlikon (Zurich).
Les prévenus, un couple italien et un Tessinois résidant dans la péninsule comparaissaient depuis mardi. Présidé par le juge Walter Wüthrich, le TPF a reconnu les inculpés coupables d’actes préparatoires d’incendie intentionnel ainsi que de commerce illégal de matériel explosif. Il a condamné les deux Italiens — un agriculteur de 34 ans et sa femme de 29 ans — et le Suisse de 26 ans à trois ans et huit mois, trois ans et quatre mois et trois ans et demi de réclusion.
Par ces peines qu’il a qualifiées d’« exemplaires », le TPF est allé au-delà des requêtes du procureur fédéral Hansjörg Stadler qui, mercredi, avait demandé de trois à trois ans et demi de prison ferme pour le trio. Considérés comme des « touristes du crime » par la cour, les accusés ont cependant été blanchis de l’accusation de commerce illégal de matériel explosif. Le TPF a estimé dans ce cas qu’aucune preuve concrète n’avait pu être établie que ce matériel qui aurait dû être utilisé pour faire sauter le centre de recherche d’IBM, alors en construction à Rüschlikon avait bien été introduit clandestinement d’Italie.
Succès sur toute la ligne pour le MPC
Les trois membres du groupe italien anarchiste-insurrectionnel « Il Silvestre » fondé à Pise il y a une dizaine d’année par l’inculpé de 34 ans, devront aussi s’acquitter des frais de la cause. Les 15 mois de prison préventive seront déduits de la condamnation définitive. « Billy », l’accusé tessinois, devra purger 22 jours d’une condamnation précédente dont le sursis a été révoqué.
Succès pour toute la ligne donc pour le Ministère public de la Confédération (MPC). S’entretenant avec la presse, le procureur Stadler s’est dit satisfait du signal de fermeté lancé par le TPF contre les mouvements subversifs. La défense, qui plaidait l’acquittement, a été désavouée sur toute la ligne.
Le TPF a balayé les conclusions des avocats qui estimaient qu’aucune preuve n’avait été fournie sur l’éventuelle dangerosité du matériel saisi. Il a aussi repoussé l’affirmation selon laquelle l’arrestation du trio, survenue lors d’un contrôle de la police routière sur le col de l’Albis (Zurich), avait en réalité été concoctée par l’Italie avec les autorités suisses.
L’ombre du mouvement anarchiste
L’ombre du mouvement anarchiste et des « éco-terroristes » a plané tout au long du procès. Dès son ouverture, mardi, entoure d’impressionnantes mesures de sécurité, une cinquantaine d’autonomistes et d’anarchistes provenant des centres tessinois et suisses, mais aussi d’Italie, d’Allemagne et de France, se sont installés devant le tribunal. Vêtus de noir, cheveux longs ou tresses rasta, ils ont déployé des banderoles demandant la « libération immédiate pour Costa, Silvia, Billy » et leur « père spirituel », le grison Marco Camenisch.
Actuellement détenu aux établissements de la Plaine de l’Orbe (Vaud), Marco Camenisch, 59 ans, purge une peine pour l’assassinat, en 1989, d’un garde-frontière à Brusio (Grisons). Il avait été reconnu alors qu’il était en cavale après s’être évadé du pénitencier zurichois de Regensdorf, avec la mort d’un gardien à la clé. Considéré comme un des premiers « éco-terroristes », Marco Camenisch est l’idole des anarchistes italiens, qui ne cessent de demander sa libération.
Un procès agité
Durant les deux jours de débats, les partisans des prévenus n’ont cessé de scander des slogans au mégaphone et d’actionner des sirènes à intervalles réguliers. Tenus à distance du bâtiment par les policiers en tenue anti-émeute qui ont gardé leur calme, les autonomistes et anarchistes ont finalement été dispersés sans incident vendredi.
Selon la police, ils pourraient toutefois organiser une action de protestation devant la prison luganaise de La Stampa où les détenus ont été provisoirement transférés.
Leur presse (Gemma d’Urso, swissinfo.ch), 22 juillet 2011.
Prison ferme pour les trois écoterroristes d’IBM
Les trois écoterroristes qui avaient planifié un attentat à l’explosif contre un centre de recherche d’IBM dans le canton de Zurich au printemps 2010 écopent de la prison ferme. Au terme d’un procès sous haute sécurité à Bellinzone, le Tribunal pénal fédéral les a condamnés vendredi à des peines de plus de trois ans de réclusion.
Une cinquantaine de manifestants étaient présents devant le tribunal.
Le couple italien, un homme de 35 ans et une femme de 29 ans, et un Suisse de 26 ans habitant en Italie ont été tous trois reconnus coupables d’actes préparatoires dans l’exécution d’un incendie intentionnel ainsi que de transport et dissimulation d’explosifs. Leur objectif était le centre de recherche d’IBM en voie d’achèvement à Rüschlikon, au bord du lac de Zurich.
De 3 à 4 ans de prison
L’agriculteur italien écope de trois ans et six mois de réclusion, son épouse étudiante de trois ans et quatre mois alors que l’agriculteur tessinois a été condamné à une peine de trois ans et huit mois. Ils ont droit à une déduction de peine de 464 jours, soit la durée de la détention préventive. Le canton de Zurich est responsable de l’exécution des peines.
Le jugement est en partie plus sévère que ce que demandait le Ministère public de la Confédération, à savoir au maximum trois ans et six mois de réclusion. Après le verdict, le procureur Hansjörg Stalder s’est montré satisfait : « les crimes très sérieux sont punis et, grâce au bon travail de la police, des dommages ont pu être évités ». Les avocats de la défense n’ont quant à eux pas voulu s’exprimer avant de disposer du jugement écrit et motivé. Au cours du procès qui a démarré mardi dernier, ils ont plaidé une violation de la présomption d’innocence et dénoncé un procès non équitable.
À 3 km de leur cible
Le trio avait été arrêté en avril 2010 près de Zurich, à trois kilomètres de leur cible. Ils étaient en possession d’explosifs et de documents les identifiant comme membres d’un mouvement opposé à l’utilisation des bio et des nanotechnologies. La police avait fait le lien entre ces trois suspects et un groupe italien qui avait revendiqué des attentats en Grèce, en Italie et en Suisse.
Le groupe avait quitté l’Italie le jour précédant son arrestation. La police zurichoise devait découvrir des explosifs cachés dans les habits de la jeune femme. Du matériel pour fabriquer une bombe se trouvait dans un sac. La voiture contenait également des dizaines de lettres qui revendiquaient la responsabilité d’une attaque contre le centre de recherche et étaient signées « ELF Switzerland, Earth Liberation Front ».
Le texte décrivait ses auteurs comme des « éco-anarchistes révolutionnaires » et précisait que l’attaque contre le centre de Rüschlikon, qui devait ouvrir le mois suivant, devait être aussi destructrice que possible.
« Actions de solidarité »
L’arrestation des trois écoterroristes avait donné lieu à une série « d’actions de solidarité » qui ont culminé avec les attentats au colis piégé perpétrés contre diverses ambassades à Athènes et à Rome, dont celles de Suisse. Ces attentats avaient été revendiqués par des groupes anarchistes locaux. Les mêmes milieux pourraient être impliqués dans l’attaque au colis piégé qui avait blessé légèrement deux personnes le 31 mars dernier au siège de Swissnuclear, dans le centre d’Olten (SO).
Leur presse (TSR.ch), 22 juillet 2011.
Prison ferme requise contre les trois écoterroristes
Le procureur fédéral Hansjörg Stadler a requis mercredi la prison ferme contre trois inculpés accusés de tentative d’attentat contre le centre de recherches sur les nanotechnologies d’IBM à Rüschlikon (ZH). La défense a de son côté plaidé l’acquittement.
Le réquisitoire de Me Stadler, dérangé par les slogans des sympathisants des prévenus massés devant le siège du Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone, a ouvert mercredi la seconde journée du procès pour l’attentat déjoué à un bâtiment d’IBM.
Confirmant entièrement l’acte d’accusation, le procureur a retracé tous les actes entrepris par les trois anarchistes — ils revendiquent eux-mêmes leur appartenance à ce mouvement — un couple italien de 34 et 29 ans et un Tessinois de 26 ans résidant en Italie. Le trio aurait eu pour but de faire sauter le centre de recherches sur les nanotechnologies d’IBM, alors en construction à Rüschlikon près de Zurich.
Il a détaillé le périple qui les a conduits d’Italie du nord au Tessin où ils ont loué une voiture dans laquelle ils ont dissimulé 476 grammes d’explosif, du matériel d’allumage, du gaz propane et de l’essence : « À proximité de leur but «, a dit le représentant du Ministère public de la Confédération, « ils ont été stoppés par la police routière zurichoise qui a découvert leur chargement et les a arrêtés. Il s’agit donc d’un attentat déjoué de justesse mais qui aurait pu avoir de graves conséquences. »
Récidive
Le procureur fédéral a rappelé que les deux hommes sont des récidivistes : ils ont été condamnés en Italie et au Tessin pour incendie et dommages à la propriété. Estimant minces leur possibilité de retour à une vie sociale « normale » vu leurs convictions anarchistes, il s’est opposé à l’octroi du sursis.
Les peines requises sont donc de trois ans et demi contre l’Italien de 34 ans, trois ans contre son épouse de 29 ans et trois ans et trois mois contre le Tessinois. À cette dernière peine doit s’ajouter 22 jours d’une condamnation antérieure dont le sursis doit être révoqué. Les inculpés devront aussi s’acquitter des frais de la cause à raison de 15’000 francs chacun.
Membres du groupe anarchiste italien « Il Silvestre », les trois prévenus répondent d’actes préparatoires d’incendie intentionnel ainsi que de transport illicite, dissimulation et commerce non autorisé de matériel explosif. Mercredi au terme du réquisitoire de l’accusation, la parole est passée aux avocats de la défense.
Pas de preuve
De leur côté, les défenseurs des trois prévenus jugés par le Tribunal pénal fédéral ont plaidé l’acquittement de leurs clients. L’accusation d’actes préparatoires d’attentat ne peut pas être retenue, ont-ils dit, jetant le doute sur les modalités d’arrestation de leurs clients.
Tour à tour, Maîtres Marcel Bosonnet, Claude Hentz et Christian Meier, tous trois du barreau de Zurich, ont contesté les conclusions du procureur fédéral Hansjörg Stadler. Pour les avocats, l’accusation d’actes préparatoires d’attentat ne peut pas être retenue par la cour. En fait, « l’expert en explosif cité mardi à la barre n’a pas pu fournir de preuves concrètes selon lesquelles le matériel saisi dans la voiture des prévenus aurait effectivement pu causer d’importants dégâts s’il avait été actionné », a souligné Me Bosonnet.
L’avocat zurichois est ensuite revenu sur les modalités de l’arrestation du trio qui, comme il l’avait dit mardi à la cour, aurait été orchestrée par l’Italie en collaboration avec les autorités suisses et ne serait donc pas survenue à la suite d’un contrôle routier de routine de la police zurichoise.
La sentence sera prononcée vendredi à 15 heures.
Leur presse (ats), 20 juillet 2011.
Attentat contre IBM déjoué à Zurich : la Défense demande l’acquittement
Les défenseurs des trois prévenus jugés par le Tribunal pénal fédéral ont plaidé l’acquittement de leurs clients. L’accusation d’actes préparatoires d’attentat ne peut pas être retenue, ont-ils dit, jetant le doute sur les modalités d’arrestation de leurs clients.
Tour à tour, Mes Marcel Bosonnet, Claude Hentz et Christian Meier, tous trois du barreau de Zurich, ont contesté les conclusions du procureur fédéral Hansjörg Stadler. Celui-ci a requis la prison ferme — de trois à trois ans et demi de réclusion — contre leurs clients.
Pour les avocats de « Costa », un agriculteur italien de 34 ans, fondateur du mouvement anarchiste-insurrectionnel « Il Silvestre », de Silvia, sa femme, une étudiante de 29 ans et de « Billy », un Tessinois de 26 ans, l’accusation d’actes préparatoires d’attentat ne peut pas être retenue par la cour.
Arrestation concertée
En fait, « l’expert en explosif cité mardi à la barre n’a pas pu fournir de preuves concrètes selon lesquelles le matériel saisi dans la voiture des prévenus aurait effectivement pu causer d’importants dégâts s’il avait été actionné », a souligné Me Bosonnet.
L’avocat zurichois est ensuite revenu sur les modalités de l’arrestation du trio qui, comme il l’avait dit mardi à la cour, aurait été orchestrée par l’Italie en collaboration avec les autorités suisses et ne serait donc pas survenue à la suite d’un contrôle routier de routine de la police zurichoise.
Les défenseurs des deux autres prévenus se sont joints à ses conclusions, demandant eux aussi l’acquittement de leurs clients : « aucun élément concret, seules des suppositions, émanent de l’acte d’accusation », a dit pour sa part Me Claude Hentz, avocat de l’étudiante italienne.
Bénéfice du doute ?
L’inculpé tessinois qui, au moment des faits, résidait dans une communauté en Italie et qui est membre du même groupe anarchiste que ses deux camarades, doit aussi être acquitté. Le sursis accordé par la justice tessinoise pour une peine de 22 jours de détention pour dommages à la propriété ne doit en outre pas être révoqué.
Son client avait été condamné à Lugano pour avoir sprayé les murs du consulat italien de Lugano, ce qu’il avait nié : « le doute doit profiter à l’accusé », a dit le défenseur.
Leur presse (Le Matin.ch), 20 juillet 2011.
Action anti-carcérale pour Billy, Silvia et Costa
Ce soir [19 juillet], plus de 50 personnes ont animé un « presidio » en face de la prison de la Stampa où sont enfermés Billy, Silvia et Costa. Avec de la musique et des interventions solidaires, nous sommes arrivés à porter une chaude accolade à nos amis/camarades et à tou-te-s les autres incarceré-e-s pendant environ deux heures. Avec Silvia, on est même arrivé-e-s à avoir un contact visuel qui a permis des brefs moments de dialogue. Par contre, à cause de cela, environ une heure après, elle a été mise en isolement (elle est arrivée à nous prévenir).
Et oui, même dans une occasion comme ça, cet appareil répressif se montre pour la merde inhumaine qu’il est.
Libérer tout le monde veut dire lutter encore… Liberi tutti !
Traduit de l’italien (IndyTicino) par Le Réveil, 19 juillet 2011.
Procès de trois écoterroristes présumés à Bellinzone
Les trois anarchistes présumés accusés d’une tentative d’attentat contre IBM ont reçu un fort soutien mardi au premier jour de leur procès devant le Tribunal pénal fédéral. Une cinquantaine de sympathisants ont scandé des slogans durant toute la journée à Bellinzone.
Sous la pluie, les manifestants accourus de Suisse, d’Italie, de France et d’Espagne ont appelé à la libération des détenus et à la destruction d’IBM et de la nanotechnologie. « Liberté pour Silvia, Billy, Costa (les trois prévenus) et Marco (Camenisch) » et « IBM nous te détruirons », entendait-on par mégaphones interposés.
Déployés en masse, des policiers les ont contrôlés. Ils les ont aussi éloignés à intervalles réguliers. Dans la salle d’audiences, le public — soumis à un contrôle minutieux — était principalement formé d’autonomistes et d’anarchistes.
Le premier jour des débats a notamment été consacré à l’audition de deux experts. Les trois inculpés, un agriculteur italien de 34 ans, sa femme, une étudiante de 29 ans, et un paysan tessinois de 26 ans établi en Italie se sont en revanche refusé à toute déclaration.
« Conséquences graves voire mortelles »
Les experts ont expliqué à la cour quelles conséquences aurait pu avoir l’attentat déjoué contre le centre de recherches sur les nanotechnologies d’IBM, alors en construction à Rüschlikon près de Zurich. Planifié par les prévenus, il avait été revendiqué par le groupe « Earth Liberation Front (ELF) Switzerland ».
Selon Konrad Schlatter, chimiste de formation et expert en explosif au service de recherche scientifique de la police de Zurich, si l’explosif découvert sur les inculpés au moment de leur arrestation avait été utilisé, « les conséquences auraient pu être mortelles, selon la distance entre la charge et une éventuelle personne, ou auraient pu provoquer des dommages physiologiques graves, notamment à l’appareil auditif ».
Le second expert, Hubert Seifert, ingénieur en bâtiment responsable du projet du centre visé par les anarchistes présumés, a expliqué qu’un éventuel incendie aurait pu se propager rapidement au bâtiment existant qui jouxtait le chantier. L’expert a enfin précisé que, pour utiliser le matériel saisi dans la voiture des prévenus, une formation spécifique n’était pas nécessaire.
Requête rejetée
En ouverture de procès, un des défenseurs a dénoncé une violation de la Convention des droits de l’homme. Il a expliqué que les prévenus sont soumis à un régime d’isolation totale depuis leur arrestation en avril 2010. « Ils ne disposent d’aucun contact avec l’extérieur et n’ont même plus la notion du temps puisque leurs montres leur ont été enlevées », a dit Me Bosonnet.
Une requête déposée par Me Bosonnet a ensuite été rejetée par la Cour. L’avocat zurichois avait demandé que le TPF verse aux actes des documents publiés en Italie, selon lesquels l’arrestation des trois accusés sur la route du col de l’Albis dans le canton de Zurich, n’aurait pas eu lieu à la suite d’un simple contrôle de la police routière.
Citant le sous-secrétaire d’État italien à la sécurité Alfredo Mantovano qui a accordé une interview au quotidien Il Giornale et qu’il a demandé à entendre, l’avocat a affirmé que les trois anarchistes présumés étaient déjà dans le collimateur de la justice italienne qui aurait planifié leur arrestation avec les autorités suisses.
Présidé par le juge Walter Wüthrich, le TPF, qui siège en allemand avec traduction partielle en italien, a estimé que « l’acte d’accusation du Ministère public de la Confédération (MPC) est suffisant et complet et ne contient aucun secret ». « Le seul élément concret est l’explosif que les suspects portaient sur eux lorsqu’ils ont été contrôlés », a-t-il dit.
Jugement vendredi
Les trois prévenus répondent d’actes préparatoires d’incendie intentionnel ainsi que de transport illicite, dissimulation et commerce non autorisé de matériel explosif. Les deux hommes sont déjà connus de la justice.
Mardi, au terme des débats, les inculpés ont refusé de prendre la parole une dernière fois avant la clôture de la partie concernant les faits. Mercredi, la parole passera au représentant du MPC, Hansjörg Stadler, puis aux trois avocats défenseurs. Le jugement sera prononcée ce vendredi.
Leur presse (ats), 19 juillet 2011.
Suisse : procès de trois personnes accusées d’un attentat contre IBM
Le Tribunal pénal fédéral suisse a ouvert mardi [19 juillet] à Bellinzone (sud) le procès de trois personnes accusées d’avoir préparé l’année dernière un attentat contre un centre de recherche d’IBM dans la Confédération, a annoncé la justice helvétique.
Les prévenus sont accusés d’avoir fait ensemble des préparatifs dans l’intention de commettre un attentat incendiaire contre un centre de nanotechnologie en construction, a indiqué le tribunal sur son site internet.
Les prévenus auraient été en possession d’explosifs qu’ils auraient introduits en Suisse sans y être autorisés, a poursuivi le tribunal qui doit rendre son verdict vendredi.
Deux Italiens et un Suisse domicilié en Italie avaient été arrêtés en avril 2010 lors d’un contrôle routier près de Zurich. La police avait découvert dans leur véhicule 450 grammes d’explosif et des objets susceptibles d’être utilisés dans un attentat, selon le ministère public (procureur fédéral).
Les trois prévenus étaient entrés en Suisse en provenance d’Italie le 14 ou 15 avril 2010 et se trouvent depuis leur arrestation en détention préventive.
Lors de leur contrôle, les policiers avaient retrouvé environ 31 lettres de revendication manuscrites, rédigées en allemand.
Un groupe dénommé ELF Switzerland Earth Liberation Front y reconnaissait avoir commis un attentat à l’explosif contre le centre de recherche sur les nanotechnologies du géant américain de l’informatique IBM à Rüschlikon, qui était alors en construction, a précisé le ministère public.
Les personnes inculpées sont accusées de préparatifs en vue de commettre un incendie, de dissimulation et de transport d’explosif, et de commerce non autorisé de matières explosives.
Selon le rapport annuel du Service de renseignement de la Confédération, cité par l’agence ATS, les trois individus entretenaient des liens étroits avec le milieu anarchique italien et en partie aussi avec le groupuscule Reconstruction révolutionnaire de Zurich.
Pendant la journée de mardi, une cinquantaine de sympathisants ont scandé des slogans en faveur des prévenus à Bellinzone (sud) devant le tribunal.
Sous la pluie, des manifestants venus de Suisse, d’Italie, de France et d’Espagne ont demandé la libération des détenus, la destruction d’IBM et de la nanotechnologie, selon ATS.
Leur presse (Agence Faut Payer), 19 juillet 2011.
Les anarchistes Verts devront expliquer pourquoi ils transportaient de l’explosif
Trois prévenus accusés de préparer un attentat contre un centre de recherches sont jugés depuis hier.
« La lotta al biotech non si ferma » (La bataille contre les biotechs ne s’arrête pas). C’est l’un des slogans que scandaient une cinquantaine de manifestants hier matin devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone. Les protestataires venaient du Tessin, de Suisse alémanique et d’Italie. Leurs banderoles et leurs slogans visaient à soutenir les trois prévenus qui comparaissent depuis hier devant le TPF.
Un Tessinois, Luca B. (36 ans, surnommé « Billy ») et deux Italiens, Costa R. (34 ans) et son épouse Silvia G. (29 ans), sont accusés d’avoir fomenté l’an dernier un attentat dans le canton de Zurich. Le trio se réclame du groupuscule Il Silvestro, une phalange « d’anarchistes Verts » italiens. Les prévenus devront expliquer aujourd’hui pourquoi ils étaient en possession de près de 500 grammes d’explosif ce 15 avril 2010, lorsque la police zurichoise les a arrêtés lors d’un contrôle de routine. « Ils avaient procédé à des préparatifs complets, indiquait l’Office fédéral de la police (Fedpol) dans son rapport annuel de 2010. Des explosifs à usage industriel, des mèches d’allumage de sûreté, des bouteilles de gaz et des détonateurs se trouvaient dans la voiture de location des suspects. » Dans la voiture également, quelque 31 lettres de revendication signées par l’« Earth Liberation Front Switzerland ». Leur cible ? Le centre de recherches en biotechnologies d’IBM et de l’École polytechnique fédérale à Rüschlikon (ZH).
Ce groupuscule aurait des liens directs avec la Fédération anarchiste informelle (FAI), qui avait envoyé des colis explosifs à plusieurs ambassades à Rome, fin 2010, et une lettre piégée à un cadre de la centrale nucléaire de Mühleberg, en mars dernier. L’une des revendications de la FAI était la libération des trois prévenus. Des liens semblent établis également avec l’éco-terroriste grison Marco Camenisch, condamné en 2004 à 17 ans de réclusion pour le meurtre d’un douanier. Les trois détenus et Camenisch auraient mené l’an dernier des grèves de la faim en guise de soutien mutuel.
En ouverture du procès hier, Me Marcel Bosonnet, défenseur d’un des trois inculpés, a dénoncé une « violation de la Convention des droits de l’homme ». Les prévenus seraient soumis à un régime d’isolation totale : « Ils n’ont aucun contact avec l’extérieur et n’ont même plus la notion du temps, car leurs montres leur ont été enlevées. »
Arrestation planifiée
Une requête déposée par Me Bosonnet a été rejetée hier matin par la Cour. L’avocat zurichois avait demandé que le TPF verse aux actes des documents publiés en Italie, selon lesquels l’arrestation des trois accusés dans le canton de Zurich n’aurait pas eu lieu à la suite d’un simple contrôle de la police routière. Citant le sous-secrétaire d’État italien à la sécurité, Alfredo Mantovano, qui a accordé une interview au quotidien Il Giornale, l’avocat a affirmé que les trois anarchistes présumés étaient déjà dans le collimateur de la justice italienne qui aurait planifié leur arrestation avec les autorités suisses.
Le juge Walter Wüthrich estime, lui, que « l’acte d’accusation du Ministère public de la Confédération (MPC) est suffisant et complet et ne contient aucun secret. Le seul élément concret est l’explosif que les suspects portaient sur eux lorsqu’ils ont été contrôlés. » Le procès se poursuit aujourd’hui.
Leur presse (24 Heures.ch), 19 juillet 2011.
Attentat IBM déjoué : soutien bruyant au Tribunal pénal à Bellinzone
Le procès contre trois anarchistes présumés s’est ouvert mardi matin devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone. D’imposantes mesures de sécurité ont été déployées tandis qu’une cinquantaine de personnes manifestaient bruyamment leur soutien à l’extérieur du bâtiment.
« Nos camarades doivent sortir de prison, liberté pour Silvia, Billy, Costa et Marco (Camenisch) », indiquaient les banderoles déployées devant le siège du TPF. Venus du Tessin, de Suisse alémanique et d’Italie, les manifestants ont continué à scander leurs slogans à l’aide de mégaphones après le début des débats. Ils ont ensuite été éloignés par la police.
Lors de l’ouverture du procès des trois inculpés, un agriculteur italien de 34 ans, sa femme de 29 ans et un Tessinois de 26 ans, une requête a été déposée par l’avocat d’un des inculpés.
Pas un simple contrôle routier
L’avocat zurichois avait demandé que le TPF verse aux actes des documents publiés en Italie, selon lesquels l’arrestation des trois accusés, survenue le 15 avril 2010 sur la route du col de l’Albis (ZH), n’aurait pas eu lieu à la suite d’un simple contrôle de la police routière.
Le TPF, a rejeté la requête. Il estime que « l’acte d’accusation du Ministère public de la Confédération (MPC) est suffisant et complet ». « Le seul élément concret est l’explosif que les suspects portaient sur eux lorsqu’ils ont été contrôlés », a-t-il dit.
Centre IBM visé
Liés au mouvement anarchique-écologiste « Il Silvestre » de Pise (I), les trois prévenus répondent d’actes préparatoires d’incendie intentionnel, de transport illicite et de commerce non autorisé de matériel explosif. Selon le MPC, les inculpés avaient l’intention de faire sauter le siège en construction du centre de recherche sur les nanotechnologies d’IBM à Rüschlikon (ZH).
476 grammes d’explosif et du matériel d’allumage ainsi que 31 lettres de revendication signées par l’« Earth Liberation Front Switzerland » avaient été trouvés dans leur voiture. Le procès devrait se poursuivre mercredi tandis que le jugement est attendu pour ce vendredi.
Leur presse (ats), 19 juillet 2011.
Attentat IBM déjoué : ouverture du procès contre les écoterroristes présumés
Trois personnes accusées d’avoir préparé un attentat contre le centre de nanotechnologies d’IBM à Rüschlikon (ZH), alors en construction, se retrouvent devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone. Le jugement est attendu vendredi.
Peu avant l’ouverture du procès, une cinquantaine de manifestants de mouvements anarchiques venus d’Italie se sont rassemblés devant le tribunal. Ils ont déployé plusieurs banderoles en signe de soutien aux trois inculpés. La police, qui a mobilisé un fort contingent, les a soumis à un contrôle.
Deux Italiens et un Suisse domicilié en Italie avaient été arrêtés le 15 avril 2010 lors d’un contrôle routier à proximité du col de l’Albis (ZH). Des explosifs et d’autres objets susceptibles d’être utilisés dans un attentat avaient été découverts dans leur voiture. La passagère portait sur elle, entre autres choses, deux charges d’explosif d’un poids total de 476 grammes.
En outre, 31 lettres de revendication manuscrites, rédigées en allemand, avaient aussi été trouvées. Un groupe dénommé « ELF Switzerland Earth Liberation Front » y reconnaissait avoir commis un attentat à l’explosif contre le centre de recherche sur les nanotechnologies IBM de Rüschlikon, alors en construction.
Les trois personnes se trouvent toujours en détention préventive. Le Ministère public de la Confédération (MPC) les accuse d’actes préparatoires d’incendie intentionnel, de dissimulation et transport d’explosifs et de commerce non autorisé (importation) de matières explosives.
Liens avec les anarchistes italiens
Les débats, dirigés par trois juges de la Cour des affaires pénales, se déroulent ce mardi, et pourraient déborder sur mercredi. Le jugement devrait être prononcé vendredi.
Selon le rapport annuel du Service de renseignement de la Confédération, les trois individus entretenaient des liens étroits avec le milieu anarchique italien et en partie aussi avec la « Reconstruction révolutionnaire de Zurich ». Le « Earth Liberation Front » a agi par le passé au Canada et aux États-Unis.
D’après des données sur Internet, l’organisation mène « des actions directes sous forme de sabotage économique » pour stopper l’exploitation et la destruction de l’environnement.
Aux États-Unis, le groupe est classé comme écoterroriste.
Leur presse (Le Matin.ch), 19 juillet 2011.