La préfecture va riposter aux affiches qui l’attaquent
Une partie du centre-ville de Poitiers a été recouvert d’affiches ciblant la politique du préfet et de son secrétaire général. Ils étudient leur riposte.
Depuis une semaine déjà, une partie du centre-ville de Poitiers a été placardée d’affiches mettant en cause nommément le préfet de région, Bernard Tomasini et son secrétaire général, Jean-Philippe Setbon.
L’affiche, très simple, aux lettres blanches sur fond noir, est essentiellement visible sur le Plateau de Poitiers. Curieusement, une semaine après les faits, elles sont toujours en place, certaines encore intactes, d’autres en partie lacérées.
« Ici, tout le monde sait qui doit être expulsé », proclame l’affiche en invitant les Poitevins à se rebeller. Elle s’achève en affichant en bas les noms du secrétaire général et du préfet suivis de cette exhortation : « Setbon Tomasini hors de nos vies. » Une adresse nominative qui est une première concernant des représentants de l’État. Jusqu’à maintenant, c’est le patron de la police qui avait été la cible directe de tags menaçants.
Un juge saisi ?
Cette affiche qui fait référence à la politique d’expulsion menée par la préfecture intervient quelques jours après la publication d’un dossier consacré dans nos colonnes au cas de familles d’enfants scolarisés à Poitiers. Le secrétaire général de la préfecture, interrogé sur plusieurs cas ayant déclenché une mobilisation importante expliquait sans détours ni langue de bois la politique menée par la préfecture.
Pour Jean-Philippe Setbon il ne fait guère de doute que l’affiche réagit aux propos tenus dans cette interview où il justifiait et assumait les procédures en cours. Il relève au passage que l’affiche, elle, est volontairement anonyme, et ne porte mention d’aucun groupe en revendiquant la paternité.
Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée. Mais l’affiche ne restera pas lettre morte, indique le secrétaire général de la préfecture. « Il y aura une suite, mais nous étudions avec le ministère quelle forme lui donner. » La préfecture peut soit déposer plainte directement ou bien choisir d’écrire au doyen des juges d’instruction de Poitiers en lui adressant une plainte avec constitution de partie civile. La question n’est pas tranchée ; pas plus que la qualification des faits qui seront dénoncés dans la plainte.
L’opération de collage des affiches est passée inaperçue sur le moment. Personne n’a été pris en flagrant délit. Après leur découverte, des relevés d’empreintes ont été effectués sur les affiches par les services de police.
Leur presse (Centre Presse), 13 juillet 2011.
Ouais, des gants c’est utile quand même.
Mais ouais, leurs adresses.
Dans vos gueules le fichage, bande de porcs !