Balancé (par un agent du Pôle ?), son arrestation à Policemploi plaide pour sa volonté d’insertion…
Interpellé au Pôle emploi de Bruay après sept semaines de cavale
Détenu au centre de détention de Loos depuis 2008, Michel Boulinguez avait bénéficié d’une permission de sortie. Mais le 5 avril, date de son retour, cet Harnésien de 26 ans n’a pas repris le chemin de la prison (notre édition du 31 mai). Plus de sept semaines plus tard, ce sont les policiers bruaysiens qui l’ont retrouvé et l’ont interpellé le 26 mai au Pôle emploi de Bruay-La Buissière. Celui qui était considéré comme évadé avait été dénoncé de manière anonyme. Le parquet ayant souligné que c’était la troisième évasion de l’Harnésien avait demandé son jugement en comparution immédiate le 27 mai mais celui-ci avait demandé le report pour préparer sa défense.
La troisième évasion
Incarcéré à Béthune, il a été jugé dernièrement et a expliqué en avoir « assez de la prison, je voulais m’en sortir dehors sans faire de conneries ». Ce qui l’a peut-être poussé, c’est qu’un aménagement de sa peine était envisagé jusqu’à ce que son beau-frère, prêt à l’héberger, ne change d’avis une semaine avant… Reconnaissant que les faits sont « simples et les explications compréhensibles », même s’il s’agit de la troisième évasion, le procureur a requis un an de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve. Une réquisition moins lourde que celle prévue par le code pénal mais le procureur a retenu que l’interpellation avait eu lieu au Pôle emploi, preuve de la volonté de se réinsérer.
Pour Me Kathy Lavogez, avocate de la défense, les faits ne sont pas si simples qu’ils en ont l’air. Oui, le casier judiciaire de son client est chargé. Au sujet d’une peine prononcée, l’avocate explique qu’il s’est dénoncé à la place d’un autre : « Je peux le dire, l’affaire est jugée, la peine exécutée. Comme il était le plus jeune, c’est lui qui s’est accusé. » Elle poursuit en expliquant qu’en 2008 il a été condamné à un an de prison mais en a vu cinq tomber avec la révocation des sursis. Tout ça pour justifier, peut-être, cette évasion qu’il comptait mettre à profit. « Il est sorti de prison avec son gros classeur, tout ce qu’il a fait en prison, les formations, les suivis psychologiques, son travail en détention (…). Il s’est dit qu’en arrivant avec un travail ou une formation ça serait plus facile d’être entendu pour obtenir un aménagement de peine. » Le tribunal a entendu ces arguments et a écarté la peine plancher. Les juges béthunois ont tout de même condamné Michel Boulinguez à six mois de prison ferme.
Leur presse (La Voix du Nord), 5 juillet 2011.
on croit rêver parfois (le procureur a retenu que l’interpellation avait eu lieu au Pôle emploi, preuve de la volonté de se réinsérer). N’allez pas à Pole emploi, d’ailleurs, ne travaillez pas, mis à part pour vous même. Squattez. Profitez de la vie. Évitez la prison et l’HP.