Appel à créer un syndicat de prisonnier-e-s et de leurs proches

Hello, on vous fait tourner ci-dessous l’appel d’un prisonnier qui essaie de prendre des contacts un peu partout pour créer un syndicat de prisonniers et familles…

Pour info, ans le dernier numéro de l’Envolée il y a quelques lettres de lui et une tentative de réponse et de mise en perspective avec d’autres lettres de prisonnier-e-s.

À relayer si ça vous intéresse.

L’équipe de Papillon, 1er juin 2011.

 

Syndicat des prisonniers et des familles de prisonniers

Nous appelons cette association Syndicat des prisonniers et des familles de prisonniers. Cela  constitue ainsi une fédération des travailleurs(euses) emprisonnés et de ceux à l’extérieur qui les soutiennent. L’objectif déclaré est l’évolution de leurs droits respectifs. La plateforme de revendications pourra être allongée avec les réclamations des syndiqués. Voici les points de base :

1 – Abolition des travaux dégradants, des métiers non qualifiants et disparus à l’extérieur, en France, ainsi que des rémunérations assimilées aux travaux forcés.

2 – Rémunération des prisonniers(ières) au SMIC.

3 – Droit aux arrêts maladie et droits aux congés payés.

4 – Droit de grève.

5 – Droit à la retraite dans les mêmes conditions qu’à l’extérieur.

6 – Obligation pour les entreprises qui emploient des prisonniers à l’intérieur de leur  donner un contrat d’embauche à leur sortie.

7 – Obligation de garder  le salarié même si un de ses proches est incarcéré.

8 – Un délégué syndical par activité et bâtiment ne peut en aucun cas être licencié.

9 – Obligation pour l’administration pénitentiaire d’assurer, lors d’un transfert, un emploi équivalent dans le nouvel établissement.

10 – Dédommagement par l’État (frais de transport, d’hébergement, ainsi que des journées travaillées) pour les familles  qui se rendent au parloir à plus de 100 km de leur domicile.

 

Autres axes de travail à développer :

Mise en place, en dehors de l’Administration pénitentiaire et des services sociaux, d’une structure de qualification professionnelle, sportive, artistique avec des entreprises, des artisans, des sportifs et des artistes.

Création d’une commission pour la mise en place d’une réflexion sur le travail en prison avec la participation des détenus travailleurs.

Partenariat avec les organismes comme la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, le Pôle emploi,  l’Éducation Nationale, la Caisse des Allocations Familiales, et les Caisses de retraite, ainsi que des Fédérations sportives et Socio-Éducatives.

Mobiliser des avocats  pour la défense du Syndicat des Prisonniers.

Collecte de toutes les informations des syndiqués pour l’obtention de promesses d’embauche et d’hébergement pour les sortants de prison.

Création d’une caisse de solidarité pour les prisonniers syndiqués.

Organisation par les familles de réunions mensuelles dans chaque région autour d’un film, d’un débat ou d’une rencontre avec un prisonnier récemment libéré. Ces rencontres seraient financées  par la tenue de buvettes, voire de concerts.

Constitution d’un bureau local tenu par des membres des familles syndiquées dans chaque région.

 

Ceci n’est qu’une ébauche d’organisation. En diffusant le message dans toutes les radios et les journaux qui soutiennent la lutte anti-carcérale, sans exception, comme le Monde libertaire, l’Envolée, Ekaïtza, ainsi que le site internet Ban Public, nous avons une chance de réussir.

Il faudra également leur expédier toutes les lettres des prisonniers pour qu’ils les diffusent le plus largement, notamment les lettres qui sont envoyées à Ras les Murs. L’information détruit les murailles. Personnellement, je ne suis pas pour l’aménagement des prisons, mais pour leur destruction.

En attendant, il faut défendre ceux qui sont exploités comme des esclaves. Les ateliers  du XVIIIe siècle sont inadmissibles ! Les vapeurs de colles fortes, de soudures et de peintures sont très toxiques. En l’état actuel, le monde du travail carcéral a deux siècles de retard.

El Hadj Omar TOP – Maison Centrale – écrou 4508 – BP5 – 36255 Saint-Maur Cedex.

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