[Bangladesh] Lock-out de la zone industrielle d’Ashulia suite à l’agitation ouvrière

Bangladesh : des centaines d’usines textiles fermées

L’Association des fabricants et exportateurs de textile a pris cette décision après des « agitations » d’ouvriers provoquées par l’effondrement d’un immeuble à Dacca.

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Des centaines d’usines du secteur textile au Bangladesh vont devoir fermer pour une durée indéterminée après des « agitations » d’ouvriers provoquées par l’effondrement d’un immeuble qui abritait des ateliers de confection, a annoncé lundi [13 mai] le principal organisme de la profession. « Toutes les usines de la zone industrielle d’Ashulia vont fermer pour une durée indéterminée à partir de mardi [14 mai] à cause de l’agitation de la main-d’œuvre », a déclaré à l’AFP Shahidullah Azim, le vice-président de l’Association des fabricants et exportateurs de textile. « Nous avons pris cette décision pour assurer la sécurité de nos usines », a-t-il ajouté.

Cette zone industrielle, située à une trentaine de kilomètres de Dacca, regroupe les usines comptant parmi les plus importantes du pays qui sont au nombre de 4500. Selon Shahidullah Azim, il n’y a eu « pratiquement aucun travail » dans ces usines au cours des deux dernières semaines après le début de manifestations d’ouvriers en colère contre les conditions de travail et de sécurité. Selon le chef de la police d’Ashulia, Badrul Alam, la zone industrielle abrite environ 500 usines, dont une centaine d’usines-clés de confection pour des marques occidentales telles que l’américain Walmart, le suédois H&M, l’espagnol Inditex et le français Carrefour.

Deuxième exportateur au monde de vêtements

« Dans 80 % des usines, les ouvriers ont débrayé aujourd’hui (lundi) pour demander des hausses de salaire », a indiqué Shahidullah Azim à l’AFP, précisant qu’ils réclamaient aussi l’exécution du propriétaire de l’immeuble qui s’est effondré, faisant 1127 morts. Dimanche, une ouvrière a été retrouvée morte dans une usine, a-t-il ajouté, ce qui a alimenté la colère du personnel affirmant qu’il s’agissait d’un meurtre. La police soupçonne, elle, un suicide après une « affaire de cœur ».

L’effondrement d’un immeuble de neuf étages le 24 avril à Savar, dans la banlieue de Dacca, est la pire tragédie industrielle du pays. Le Rana Plaza abritait cinq ateliers de confection et employait plus de 3500 ouvriers du textile parfois payés moins de 40 dollars par mois. Des ouvriers avaient signalé la veille du drame des fissures sur le bâtiment, mais leurs responsables leur avaient demandé de reprendre le travail.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur au monde de vêtements en raison de la modicité des salaires et d’une main-d’œuvre abondante. Ce secteur-clé de l’économie, qui génère 29 milliards de dollars par an, représentait l’an dernier 80 % des exportations du pays. Mais les conditions de travail et les normes de sécurité dans cette industrie sont dénoncées depuis des années par les ONG et la tragédie du Rana Plaza a relancé les vives critiques sur ces « ateliers de la misère ».

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 13 mai 2013)

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