[Égypte insurgée] Les quartiers généraux des Frères Musulmans brûlent, vendredi 22 mars

Égypte : les sièges des Frères Musulmans brûlent

Aujourd’hui vendredi 22 mars 2013, des manifestations ont été appelées par une vingtaine de partis d’opposition devant les quartiers généraux des Frères Musulmans pour dénoncer la violence dont ces derniers ont fait preuve samedi dernier contre des journalistes devant leur siège et des auteurs de graffiti sur les murs de leur quartier général au Caire. La principale des manifestations, qui dure toujours à l’heure où j’écris, a eu lieu au Caire et s’est vite transformée en affrontements d’une violence jamais atteinte, après que les jeunesses des Frères Musulmans aient attaqué un des cortèges.

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Les manifestants ont mis le feu à un Frère Musulman.
Mais les Frères Musulmans tabassent de la même manière les manifestants qu’ils capturent.

Le siège des Frères Musulmans à Alexandrie a été complètement saccagé par les manifestants. Les meubles, ordinateurs, ont été jetés dans la rue. Des rumeurs disent aussi que le bureau des Frères également à Alexandrie dans la quartier d’Asafra a été brûlé pendant que les affrontements continuent ce vendredi soir à Sidi Gaber, juste en dehors de la zone militaire nord d’Alexandrie et dans la rue Feld Maréchal Ismail ainsi que dans les rues avoisinantes. À Mahalla le siège du parti Justice et liberté (parti des Frères Musulmans) a été brûlé pendant que des affrontements opposent manifestants et Frères Musulmans qui tentent de protéger leur siège à Tanta. Les quartiers généraux des Frères Musulmans auraient été brûlés dans 5 villes pendant que des affrontements ont lieu dans de nombreuses villes.

À Zagazig, la maison de Morsi a été encerclé par le mouvement du 6 avril qui appelle les habitants à venir les rejoindre et empêcher la famille de Morsi de rentrer chez elle. Le trafic des trains entre le Caire et la Haute Égypte a été bloqué par des barrages sur la voie à hauteur de Giza, Al Ayat et Al Badrasheen.

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Au Caire plusieurs marches ont été organisées de différents endroits de la ville, place Nafoura (où ont eu lieu des affrontements), et place Sayeda Aisha par exemple, pour se rejoindre dans la banlieue de Moqattam où est situé le quartier général des Frères. Beaucoup de femmes dans les manifestants. Les manifestants ont brûlé sur leur route le bureau des Frères à El-Manial avant de se rendre à Moqattam, 6 km plus loin.

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A protester who opposes the Muslim Brotherhood throws a burning tyre towards police guarding the Brotherhood headquarters in Cairo

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Egyptian policemen write a report at a destroyed branch headquarters of the Muslim Brotherhood after protesters broke in to the building in the Manial neighborhood in Cairo

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Un aspect de la grande marche vers Moqattam

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Checkpoint on the road up to #moqattam

Les Frères Musulmans avaient mobilisé les Frères de tout le pays pour protéger leur quartier général. Quand les manifestants sont arrivés à Moqattam, les jeunesses des Frères Musulmans ont commencé à les attaquer violemment puis se sont réfugiés derrière les 3000 policiers qui protègent le quartier général des Frères Musulmans en scandant « État islamiste », « Sharia contre l’État séculier » ou « Police et islamistes, front commun » pendant que les manifestants crient « Les Frères ne sont pas des musulmans ». Et toujours « Le peuple veut la chute du régime » ou « À mort Mohamed Badie » (le chef de la confrérie).

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Une véritable guerre civile dans les rues autour de Moqattam a lieu actuellement entre manifestants et habitants d’un côté et la police et les Frères de l’autre. Les affrontements pourraient bien durer tout la nuit. Les habitants du quartier ont créé des milices pour protéger les maisons et pour empêcher les bus de Frères venant de tout le pays, d’approcher le quartier. Ce qui oblige ces derniers à venir à pied ou à être déposés à une station de métro pour ensuite rejoindre leur quartier général. Sur le trajet, des gens depuis leurs balcons encouragent les manifestants et injurient les Frères Musulmans ou leur jettent des objets sur la tête ou encore de l’urine. Le niveau de violence atteint est selon des participants hallucinant. Des Frères Musulmans tirent avec des armes à feu. Du coup, des bus qui les transportent ont été brûlés, des ambulances qui transportent des Frères blessés sont bloquées. Des Frères Musulmans qui ont été capturés par les manifestants sont lynchés, battus violemment par les manifestants, torturés même disent certains, et leurs corps ensanglantés abandonnés sur la chaussée.

Des Frères Musulmans ont enfoncé les portes de la mosquée de Moqattam pour s’y réfugier.

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Vidéo de bus des Frères Musulmans qui brûlent (il y en aurait à cette heure 4 de brûlés et des microbus)

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Manifestant devant un bus des Frères Musulmans qui brûlehttp://juralib.noblogs.org/files/2013/03/0413.jpg

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Manifestations dans la semaine avant ce vendredi

Jeudi 21 mars, à Port-Saïd des milliers de manifestants ont accompagné pour ses funérailles Salah Abdel Azim assassiné par la police. Les gens chantaient « Le peuple veut la chute du gouvernement » et « Aussi longtemps que le sang égyptien vaudra aussi peu, nous ferons tomber les gouvernements ».

À Suez, mercredi 20 mars, la troisième armée de campagne a procédé à l’évacuation de 120 familles qui occupaient illégalement des logements, pendant qu’un groupe de protestataires se rassemblait pour dénoncer la répression d’une manifestation de sans emplois par l’armée la veille mardi.

Mercredi toujours, les employés du Sénat au Caire ont manifesté pour dénoncer les appointements supérieurs de 90 membres qui ont des places plus importantes parce qu’ils font partie des Frères Musulmans et leur attitude persécutrice à leur égard.

Les résidents de Salloum dans le gouvernorat de Matrouh ont bloqué la route dans la semaine reliant l’Égypte et la Libye pour protester contre les règles imposées par les nouveaux visas de Tripoli. Les autorités libyennes exigent maintenant que les Égyptiens d’acquérir un visa de 10 jours coûte l’équivalent de LE500. Les manifestants ont bloqué la route aux camions libyens entrant et sortant du pays.

Les étudiants de l’université religieuse Al Azhar qui forme les principaux religieux du pays, ont manifesté toute la semaine pour dénoncer les mauvaises conditions d’hébergement dans les dortoirs, la mauvaise nourriture et les violences faites par la police aux étudiantes en grève de la faim pour les mêmes raisons. Ils réclament la démission du responsable des résidences étudiantes.

Mardi 19 mars, les journalistes photos ont manifesté devant le Sénat pour dénoncer les attaques croissantes dont les salariés des médias sont victimes.

Le 19 mars également les amis de Okacha présentateur télé ont manifesté devant la Haute Cour pour demander l’annulation de sa condamnation à 6 mois de prison pour avoir insulté le président.

Lundi soir 18 mars, deux personnes sont mortes lors d’affrontements au Caire dans le quartier de Shubra. Un jeune de 15 ans a été assassiné par le fils de Gamal Saber, coordinateur du Lazem Hazem — un groupe de soutien salafiste à l’ancien candidat à la présidentielle Hazem Salah Abou-Ismail.

Aussitôt environ 200 personnes, avec les parents du garçon mort, ont voulu venger cette mort en essayant de lyncher l’assassin salafiste en tirant grenaille, lançant des cocktails Molotov et brandissant des armes blanches contre les policiers qui le protégeaient. Soixante-dix voitures particulières ont été brisées et quatre magasins ont été attaqués au cours des violences. Deux personnes ont été tuées dans les affrontements. Le criminel a été finalement arrêté. Les habitants du quartier de Shubra ont salué l’arrestation du criminel par la police, un certain nombre d’entre eux formant des chaînes humaines autour de la station de police dans lequel le fils de Saber était détenu pour empêcher qu’il soit libéré par les salafistes.

Lundi 18 mars aussi a eu lieu une manifestation à Alexandrie en solidarité avec le militant Hassan Mustafa, qui a été condamné à 2 ans de prison sans raison.

La contestation se déplace sur le terrain social

Des milliers de travailleurs de la Société Idéal ont protesté contre le Conseil d’État lundi 18 mars demandant l’annulation de la décision de privatisation de l’entreprise.

Idéal était une société d’État jusqu’à sa privatisation en 1997. Les nouveaux propriétaires de l’entreprise ont donné aux travailleurs le choix de continuer à travailler pour eux ou de quitter l’entreprise avec une indemnité de deux mois de salaire pour chaque année travaillée.

Mais les travailleurs privatisés ont un salaire mensuel de 900 LE, pouvant être licenciés à tout moment alors que les employés de la société d’État recevaient 1200 LE sans pouvoir être licenciés.

Mais surtout dimanche 17 mars, la violence dans différents gouvernorats a été causée par les conditions que le FMI a mis à l’Égypte pour lui donner son aide. Le gouvernement a accentué ses restrictions du gasoil subventionné, ce qui a eu comme conséquence la hausse de son prix au marché noir et rendu la vie des gens de plus en plus difficile. Il y a eu plusieurs dizaines de blessés et 1 tué dans des affrontements à Beni Suef, Qalyubiya et Assiut. Plusieurs automobilistes ont coupé la route entre Beni Suef et Gharbiya. À Qalyubiya, les affrontements ont eu lieu les armes à la main. Le train et les véhicules ont été complètement bloqués à Mahalla al-Kobra pour la deuxième journée consécutive. À Kafr el Sheikh, les manifestants ont bloqué la mairie avec des chaînes. Les paysans à Beheira se disant incapables de payer le gasoil ont attaqué une station pour se servir. Pareil à Daqahliya. La route a été coupée à Hurghada. Des bagarres ont également eu lieu entre automobilistes provoquant la mort de l’un d’entre eux à Giza.

Parmi les mesures récemment évoquées pour satisfaire le FMI, il y a le fait de relever de 9000 à 12’000 LE le plafond de l’exonération d’impôts sur le revenu, l’augmentation des tarifs douaniers sur les produits de luxe ainsi que les taxes sur les alcools, les cigarettes, l’acier et le ciment qui avaient provoqué un soulèvement en décembre et d’autres mesures encore. Outre ces mesures, le gouvernement entend augmenter les prix du carburant, de l’essence et du gasoil, ce qui entraînerait une hausse des prix de 50 % d’après les experts. Ce qui serait une catastrophe. Déjà 20 % des Égyptiens vivent avec à peine plus d’un dollar par jour.

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Mais surtout ce qui inquiète toute l’Égypte ce sont les restrictions ou la hausse annoncée du prix du pain, par l’abandon d’une partie des subventions d’État. Or le pain subventionné est la base de l’alimentation égyptienne. Ce qui rendra la situation hautement explosive dans toute l’Égypte. Tout le monde ayant le souvenir des émeutes du pain en 1977 et 2008. Une première expérimentation devrait avoir lieu dans deux mois à Port-Saïd.

Déjà des centaines de boulangers subventionnés ont saccagé pour la deuxième fois ce mardi 19 mars le ministère de l’alimentation pour protester contre les restrictions de gasoil qui font monter les prix en criant « À bas Morsi, à bas Bassem Ouda » (le ministre).

Après les étudiants, les islamistes perdent les élections chez les journalistes

Dans les élections professionnelles étudiantes, sur 21 universités publiques (Port-Saïd n’a pas encore voté), les groupes d’opposition laïcs ont obtenu 66% des sièges contre 34% aux Frères Musulmans, ces derniers n’obtenant la majorité que dans une seule université semble-t-il, alors qu’ils ont mis tout leur poids pour influencer le vote, leur base sociale se trouvant surtout là et sachant que l’an passé ils avaient la majorité dans 12 universités.

Pour les élections professionnelles dans la presse, malgré une violente campagne hostile du pouvoir, les journalistes ont élu un opposant au régime des Frères, Diaa Rashwan, qui a remporté la présidence du syndicat des Journalistes avec 1280 voix contre 1015 voix pour son principal concurrent Abdel-Mohsen Salama.

Quant aux 6 membres élus du conseil du syndicat, ils représentent tous le « courant de l’indépendance » opposé à l’intervention de l’État dans les affaires du syndicat et connu pour son hostilité au régime des Frères Musulmans.

Les résultats de ces élections sont perçus comme un message fort adressé au régime des Frères Musulmans, accusé de vouloir mettre au pas les journalistes indépendants.

Pour Gamal Fahmi, membre réélu du conseil, ces élections sont le début d’un combat crucial. « Aujourd’hui, le syndicat des Journalistes s’est libéré de la poigne des Frères musulmans et de leurs tentatives de le kidnapper. »

Depuis l’élection du président Mohamad Morsi il y a près de huit mois, deux journalistes ont été tués sur le terrain, plus de 150 ont été convoqués par le Parquet général pour des délits de publication, dont 25 accusés de diffamation du président de la République. Les agressions corporelles contre les journalistes hostiles aux islamistes se sont multipliées, alors que plusieurs publications ont vu leurs numéros confisqués et leurs locaux assiégés ou incendiés. Sous une nouvelle Constitution qui n’exclut pas la peine de prison pour les délits de publication et qui autorise la fermeture des journaux, les journalistes se sentent sans défense.

À l’annonce des résultats, des centaines de journalistes en liesse ont investi les locaux du syndicat et des slogans hostiles aux Frères Musulmans y ont retenti.

Après les élections des unions estudiantines, celles des journalistes viennent confirmer la tendance et le poids réel des Frères Musulmans avec une base populaire en pleine érosion. L’incendie des sièges des Frères Musulmans de ce soir en est une illustration. Comme le disait un écrivain connu « le compte à rebours pour le départ des Frères Musulmans a commencé ».

Jacques Chastaing, Groupes anticapitalistes et révolutionnaires du Grand-Est – mailing, 22 mars 2013 – 23h22

 

A day at the Moqattam clashes

Over the past 26 months, Egyptians have protested in public squares, outside state-run institutions and, more than once, at the gates of the presidential palace; each new setting bringing with it an escalation in dissatisfaction, violence, and demands.

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Fed up with a government response seen as only comprising of heavy-handed tactics and the occasional provocative statements from a self-described thick-skinned president, protestors have now directed themselves toward the nation’s seat of power—a privately-owned office building in one of Cairo’s secluded districts.

The “Day of Reclaiming Dignity,” as Friday’s protest has been dubbed, began ominously enough, with the Muslim Brotherhood headquarters in Moqattam surrounded by scores of its members, as well as several cordons of Central Security Forces in preparation for protestors who, throughout the week, had been announcing their intention to burn the building down.

At the opposite end of the street from the headquarters and also waiting for the protestors, several vendors sell flags and drinks, and a few paramedics loiter between six parked ambulances. Calls for Friday prayer sound followed by sermons, also amplified: “Our enemies have an anger toward Egypt; we must use it against them”, “there are those who doubt sharia can be applied in the 21st century, but sharia is God’s law, created for any place and time.”

All crowds swell shortly after prayers; protestors arrive carrying handwritten signs (“there isn’t a drop of fuel in the country but we’ll still set fire to the Brotherhood”) and chanting, while outside the Muslim Brotherhood headquarters, supporters recite their own variations on the protestor’s most popular slogans, as well as original ones like “our revolution is about decency, not graffiti”, “Islamic, Islamic, we will not be left out of the world”  and, possibly the longest chant in history, a six-point call-and-response list of the president’s mostly metaphorical accomplishments (“he has purified us!”).

“You should have been here early in the morning,” Reda Ahmed, a vendor says to Egypt Independent in a low voice. “They were bussing brothers in non-stop, bringing them from Minya. That building,” he nods toward the headquarters, “is about to burst with them.”

As he speaks, the chanting Brotherhood members form a large circle, spinning and holding each other’s hands. “Our Quran is our constitution, our Jihad is our path,” they drone.

Meanwhile, Central Security Forces occupy both sides of the five blocks and a public garden separating the opposing fronts, with approximately 500 soldiers scattered across various formations.

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“Look at what they’re wearing,” Mohamed Alaa, a 23-year-old protestor says to Egypt Independent, as well as the soldiers standing within earshot. He then turns to them and gestures at the several layers of body armor they each wear. “I don’t remember you guys being dressed up this heavily outside the presidential palace.” They offer no response.

“What can they say,” Alaa turns back to Egypt Independent. “They have no choice, but they need to understand that we won’t let them stand in our way, and that this isn’t about them anymore.”

While a few protestors on the scene may disagree—there are occasional outbursts of chants against the Interior Ministry—it seems most of the crowd agrees with Alaa, as evidenced by how quickly and sternly those chants are stifled by other protestors, as well as the attempts at reasoning with the frontline.

“You’re our sons,” an elderly lady was seen pleading with a few stone-faced soldiers. “You’ve let yourselves be debased by the violence you’ve committed against us, but you’re still our sons.”

Intermittently, small groups of Brotherhood members move past the protestors, on their way to the headquarters down the street. On every occasion, their presence is announced through calls of “sheep!” from the protestors, many of whom chase the Brothers, bleating loudly. The lack of response only seems to provoke protestors further.

Gradually, arguments break out among the protestors over the purpose of their gathering.

“Why are you chanting ‘peaceful?’” an adolescent shouts in frustration. “Have you all forgotten why we’re here?”

“The police are on our side now, we don’t want to lose that!” comes the reply from a man later identified as Akram Saad, a resident of the area whose only concern of the day is “to avoid clashes.” The 32-year-old’s argument fails to convince, and he’s forced to rely on like-minded protestors to form a cordon of their own around those seeking more decisive action. There is pushing that threatens to turn worse until shouts from the group alert them to a car-full of Brotherhood members coming down the street. The protestors run towards it, the car reverses and swerves off, and the crowd chases it down the street.

Over on the Brotherhood side, its supporters have formed their own frontline, consisting, clearly, of the largest members of their group. They watch the goings-on at the protestors side keenly, until one of their own returns to assure them, “calm down, there’s not that many of them and they’re running around.” The frontline disperses as the same man asks, “who gave the order for us to form a frontline, anyway,” to which another member replies, “I don’t know.”

At 2 pm, there is another outburst of excitement at the protestors’ side, and another rush down the street. A man has been pulled out of a passing bus, deemed to belong to the Brotherhood, and is being beaten on the street by a small group of protestors. There is immediate swarming around him, shouts of “kill him” and “don’t kill him,” pleas for self-restraint and calls to search the man, to hand him over to authorities. Throughout the debate, the beating never ceases and the man’s head is soon split open. He is carried to a building and protestors fight each other off until an ambulance arrives and the man’s protectors rush him into it. The ambulance drives off and the episode ends without a shred of evidence supporting it.

Across the street, three young men—who appear to be brotherhood members, and later confirm so to Egypt Independent—watch the scene unfold with grim faces.

“This is civilized behavior?” one of them asks. “Killing each other when we’re all Egyptians?”

When faced with the suggestion that this violence is seen by some as a last resort and others as a response to the ruling party’s methods, the young man shakes his head. “This is not true. The government listens to the majority. If you want to know who the majority is, ask yourself who won the elections.”

“These people on the streets,” the 26-year-old Brother, who wishes to remain anonymous, explains, “they’re all acting for personal benefits, not national ones. If you have a complaint about the government, then express it, and give them the chance to fix it. Don’t get in their way and set fire to the country—that helps nobody.”

When this point of view is later relayed to two young boys—16 and 17— wearing ski masks and belonging to the now famous Black Bloc opposition group, they scoff and cuss. “My friend Nader got several rounds of birdshot in his face this week; he lost an eye,” the Black Bloc member says. “And he wasn’t at a protest, he was on his way home from school.”

“It’s oppression, and that’s not a way of life,” the second boy adds. “Not after the revolution. We won’t live like sheep, and we won’t be oppressed again. Otherwise, what did people die for? Why a revolution and all this mess, then?”

A few minutes later, two teenagers with regular scarves wrapped around their faces and bottles in their hands come running down the street, and hurl their bottles at where the protestors meet the CSF frontline. There is an outburst of chaos and screaming, and immediate scuffles. Two shots ring out and the scene quiets down before chants rise up again, this time addressing the president’s mother.

Protestors are caught off-guard again when, minutes later, a shot rings out from the residential building they and the CSF frontline are positioned under. The protestors respond by hurling rocks at its windows, two more shots follow from the building, leaving a cloud of smoke over a third-floor window. Two CSF officers appear on the roof, one floor above, and wave for protestors to calm down—one of the officers holds a handgun in his waving hand—and then they disappear and a child briefly peers over the same ledge. The protestors roar in fury, some attempting to raid the building, others pelting it with rocks, aiming for a specific window, but smashing a few others. The CSF soldiers on the ground remain motionless.

Two streets away, another battle ensues, one between the two sides actually in opposition. Marches planned throughout the day have begun arriving to Moqattam, the number of protestors quickly growing. They move past Moqattam’s central Nafoura Square and down Road 13, waving large white flags honoring martyrs on the two-year revolution, and beating drums. Ahead of them, hundreds of individuals run back and forth, breaking off chunks of the sidewalk for ammunition, carrying wounded comrades over their shoulders, hurling rocks and bottles at the approximately 300 Muslim Brotherhood members at the end of the street. There is no clear frontline, just an ebb and flow between the two sides. A knot of protestors forms—they have dragged over an opponent from the other side. An ambulance, one of many parked along the sides of the street, swerves in but the protestors refuse to hand over the man and instead, the ambulance is attacked and forced to drive off. The alleged member of the Brotherhood is only visible in glimpses of bloodstained limbs, and then disappears entirely as the protestors carry him away. The screams are deafening, between those justifying the man’s death, and those deeming it cold-blooded murder. At the end of the street, the man is set on the ground and beaten, picked up and beaten and eventually, tossed into an ambulance. As it drives off, there are disappointed remarks—“he’s still alive”—and two men are seen cheering a young boy, clutching a bag of rocks, for the “punishment” he bestowed on the man. The boy, not possibly older than 10, snarls, “I wanted that Muslim Brotherhood son of a bitch.”

Back at the other end of the street, the Muslim Brotherhood supporters have lost ground, retreating to the top of one of the many rocky hills on the outskirts of Moqattam. The rock pelting goes on, small groups of protestors, mostly adolescents, make their way up the hill, and fistfights ensue between them and the older, burlier Brotherhood members, who are easily outnumbered. On several occasions, protestors come running back, a battered and unconscious adult in their grip. They tumble down the rocky hillside, attract more protestors and provoke more arguments over the merits of mercifulness.

There are calls of warning among the protestors—their number well over a thousand, stretching upwards toward the heart of Moqattam—and sure enough, another group of Muslim Brotherhood members comes marching down a side street. The air thickens with rocks, fireworks, smoke; car windows are smashed, and one protestor is seen dousing three small trees with gasoline and setting fire to them, presumably to create some sort of smokescreen.

As the Brotherhood front retreats once again, a subgroup of approximately 20 protestors breaks off and rushes to meet them on the other side of the hill. Along the way, they are struck by rocks from the roof of a nearby building, and their attention diverted. They gather around the building, a crowd quickly follows, and they call for the “cowards” to “show themselves”. A teenage boy pops his head over the ledge and ducks back immediately.

“You’re coming down dead, you son of a bitch!” someone from the ground calls up. Rocks fly as infuriated protestors rattle the gates and climb the walls of building 211 on road 33. Simultaneously, someone draws the crowd’s attention to four buses parked further down the street. Moments later, they are in flames.

When asked about proof that the buses belonged to the Brotherhood, various replies are offered:

“There were pictures of Morsy inside the buses.”

“People said they belonged to the Brotherhood.”

“There were Brotherhood members in them, we pulled them out”—a claim that was immediately denied by several protestors within earshot.

From the roof of an adjacent mosque, Muslim Brotherhood members pelt protestors with rocks until the mosque is stormed. Members of the Muslim Brotherhood were being held inside as prisoners, and there was blood splattered across the courtyard floor. One hostage was held outside, a middle-aged man with open wounds all over his face, pleading for his life. Two protestors held him in a tight grip, ignoring the comments of the gathering crowd: “he’s the mosque’s superintendent, I know him.”

But it turned out he wasn’t. Given the chance to explain himself, the man swore he was a construction worker from Maadi who had only come to join the protest.

“Say ‘fuck the supreme guide’” one of his captors challenged him, referring to the supreme guide of the Muslim Brotherhood.

“Fuck the field marshal,” the man said, dribbling blood, referring to the previously ruling Field Marshal Hussein Tantawi, the head of the Supreme Council of the Armed Forces.

His captor slapped him. “The supreme guide, not the field marshall!”

“He can’t hear you,” another protestor explained to his peer. “He’s lost his senses. Let’s search him.”

At the mosque’s two main doors, the same debate was being held: forcing the hostages out versus preserving what remained of the sanctity of a house of God. While some protestors threw themselves at the doors, screaming for justice and the friends they had lost, a larger number pushed back.

“We need to be better than them,” a young man urged. “We need to show them we can be better than their Muslim Brotherhood, that we’re Muslims, too.”

“They’re not Muslim! Don’t insult our faith! God would disown the whole filthy lot of them!”

“Islam is mercy! We need to be merciful!”

“They’ve beaten the mercifulness out of us, they’ve turned our hearts to stone! How much longer?”

“We’ve cut the power and water to the mosque. We have them. They’re not going anywhere until we turn them in.”

“But they don’t belong in a mosque! They just blew one up in Syria and killed its imam! They don’t know anything about Islam!”

At the back of the mosque, nine men stand at a window, communicating with two of the captive Brothers. “How many of you are hurt, and how serious are the injuries?”

“We’re all fine, except for two of us and it’s not an exaggeration to say they’re dying,” comes the reply. “We’ve already called an ambulance but we can’t go out there. All we ask is to let it take the injured. You can keep us here, just convince the others to let the ambulance take our injured.”

“I’ll see what I can do.”

The sun has set and as the nine men talk amongst themselves, a call for prayer is heard from one of the protestors on the other side of the mosque. Two of the men leave and a third approaches the window. “Listen,” he says to the hostages. “We’ll turn the water on for you for five minutes so you can wash up and pray if you want. But do me a favor: when you pray, ask god to put some sense into us. Ask him to calm down people on your side and ours, ask him to save our country.”

Calmness follows, but only at the mosque. Back at the Muslim Brotherhood headquarters, CSF troops have begun firing teargas on protestors, who have responded by setting fire to the tires they’ve brought with them in order to combat the blinding gases. The streetlights have gone dark, the only illumination coming from the flames. The protestors, regrouping through the smoke, begin to chant against the Interior Ministry and its dogs. This time, there are no calls for restraint.

Rationalizing the violence witnessed throughout the day, activist Alaa Abd El Fattah wrote on his Facebook page upon his return from the clashes in the early hours of Saturday that those protesting against the Brotherhood in the street do not see its rule as legitimate authority.

“Those in the street see that the authority is ignoring its constitution and its laws, even though the Brotherhood is controlling them both. If you think our moves should respect the rule of law, or at least seek the rule of law, then you will have to find a way to pressure the state, the regime and the Muslim Brotherhood to respect the law,” he wrote.

Presse contre-révolutionnaire (Ali Abdel Mohsen, EgyptIndependant.com, 23 mars 2013 – 12h10)

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