[Brèves d’Égypte, 22 novembre 2012] « Allons-nous assister à une militarisation de la révolution égyptienne ? »

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Le Caire, 22 novembre 2012

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http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/272.jpgLes murs du Caire avec les graffitis où les slogans nous renvoient la haine que les Égyptiens éprouvent vis-a-vis des Frères et du gouvernement ; c’est hallucinant : à bas les Frères, non au gouvernement de Mourchid ; [les] deux n’ont aucune crédibilité, les Frères et l’armée, ces slogans dominants ne sont aucunement contrebalancés par ceux des salafistes et autres mouvances islamiques qui ont pourtant dominé l’espace public il y a deux semaines.

Depuis trois jours des jeunes, non encadrés par les partis en présence, plus jeunes encore que leurs prédécesseurs qui ont fomenté la révolution du 25 janvier, sont descendus dans les rues pour commémorer les événements de la rue Mohammad Mahmoud qui ont fait 28 morts et des dizaines de blessés il y a un an. Même scénario, des accrochages avec la police, un mort et un autre blessé grave et des dizaines d’autres.

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À Ismaélya, les manifestants ont mis le feu dans le siège du parti des Frères, et dans d’autres gouvernorats comme Suez ou Mounouféy pourtant très favorables à ce parti, si l’on tient compte des scrutins aux dernières législatives ; les sièges du parti ont été la cible des manifestants.

Deux caractéristiques particulières sont à souligner : l’âge des manifestants, ils sont entre 16 et 22 ans, ils ne sont plus pacifistes, mais répondent à la violence des forces de l’ordre, par d’autres moyens ; cocktails molotov et aussi tirs d’armes. Allons-nous assister à une militarisation de la révolution égyptienne, tout est possible, tout est envisageable. L’impunité totale des crimes commis par l’armée et la police attise les haines,  et le recours à la violence.

Hier je me suis rendue sur la place Tahrir et j’ai pu discuter avec certains d’entre eux, qui ont voté pour Morsi El Ayat, mais complètement désillusionnés, et déterminés à l’aune de poursuivre leur propre combat, en dehors de tous les partis en présence auxquels ils ne croient pas, pour faire chuter ce régime.

À l’heure où je vous écris les combats se poursuivent. La police a même occupé les terrasses de mon ancien lycée français du Caire et l’a souillé par sa présence pour tirer contre les manifestants, je suis contrariée et scandalisée à la fois.

Une chose est certaine, ces nouveaux jeunes, qui feront la révolution de demain ont prouvé aux Égyptiens, et à ceux qui complotent contre la région et leurs acolytes à l’intérieur que les Frères et Moubarak c’est la même chose, pile et face.

Galila El Kadi – Mailing


Égypte : des manifestants attaquent l’un des bureaux d’Al-Jazeera au Caire

LE CAIRE (Sipa-AP) – Des manifestants égyptiens ont attaqué mercredi à la bombe incendiaire l’un des bureaux de la chaîne qatari Al-Jazeera au Caire. Ils ont également agressé l’un des chefs de la police qui tentait de négocier la fin des violentes protestations frappant la capitale égyptienne depuis trois jours.

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Les manifestants ont mis le feu à l’un des bureaux de la chaîne Al-Jazeera qui donne sur la place Tahrir, au centre du Caire, avec des bombes incendiaires. Selon un journaliste de la chaîne qui se trouvait à l’intérieur du bâtiment, environ 300 manifestants se sont approchés des bureaux de la chaîne avant midi, proférant des injures. « Ils ont accusé notre chaîne d’être biaisée et de n’être pas objective », a raconté Ahmed el-Dassouki, le journaliste témoin de l’assaut.

Les pompiers sont parvenus à maîtriser l’incendie.

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Après cette première attaque, les manifestants ont agressé le chef de police cairote, Osama el-Saghir, qui s’était rendu sur la place Tahrir pour tenter de désamorcer la situation, a déclaré un responsable de la sécurité, soulignant que les agresseurs ont assené des coups de poing et de pied au policier.

Des dizaines de personnes ont été blessées par des jets de gaz lacrymogène lancés par la police. Cent dix-huit personnes ont été arrêtées depuis le début des protestations, a annoncé le ministre de l’Intérieur Ahmed Gamal Eddin.

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Un homme aide une manifestante aveuglée par le gaz lacrymogène, après les heurts avec les forces de l’ordre place Tahrir, le 21 novembre.

Des heurts avaient éclaté lundi dans le centre de la capitale égyptienne entre des centaines de manifestants égyptiens et les forces de sécurité, un an après des affrontements qui avaient fait 42 morts au Caire.

Connus sous le nom de « Mohammed Mahmoud » en raison de la rue où ils avaient eu lieu, ces violences avaient été déclenchées par une forte répression policière contre un sit-in de manifestants. Des groupes de défense des droits de l’Homme et des manifestants réclament justice pour ces victimes.

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Leur presse (tempsreel.nouvelobs.com, 21 & 22 novembre 2012)


Le FMI soutient les réformes économiques de l’Égypte

Le FMI soutiendra l’Égypte à hauteur de 4,8 milliards de dollars.

Le Fonds monétaire international (FMI) annonce la conclusion d’un accord de prêt d’environ 4,8 mrds $ (3,74 mrds€ soit 29,27 mrds de livres égyptiennes) sur vingt deux mois en faveur de l’Égypte.

Cet accord, conçu pour soutenir les réformes économiques du pays de l’année 2013 / 2014, devra néanmoins être approuvé par le conseil d’administration du Fonds d’ici quelques semaines.

La mission, conduite au sein du FMI par Andreas Bauer, permettra d’aider l’Égypte à « développer un programme national pour promouvoir la reprise économique, combler les déficits budgétaires, créer rapidement des emplois et trouver le chemin d’une croissance à moyen terme ».

Leur presse (Astrid Jousset, EcoNostrum.info, 21 novembre 2012)


L’Égypte a arrêté et parfois torturé plus de 300 mineurs en un an, selon HRW

LE CAIRE (Sipa-AP) — Plus de 300 mineurs ont été arrêtés, et pour certains torturés ou agressés, par les autorités égyptiennes au cours de manifestations au Caire l’année passée, selon un rapport publié mardi par l’organisation Human Rights Watch (HRW).

Des mineurs ayant été incarcérés interrogés par l’organisation ont rapporté que des policiers et des soldats « leur avaient donné des coups de pied, les avaient frappés avec les crosses de fusils, frappés avec des bâtons et soumis à des chocs électriques », selon le rapport.

Human Rights Watch affirme également que la police a parfois interrogé les enfants avant que ceux-ci puissent avoir accès à un avocat, et que les autorités ont jugé certains mineurs en tant qu’adulte, violant ainsi le droit égyptien et international.

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Des manifestants se protègent le visage contre le gaz lacrymogène utilisé par la police près de l’ambassade des États-Unis au Caire, le 14 septembre 2012.

D’après cette organisation basée à New York, ces arrestations ont majoritairement eu lieu au cours des cinq importantes manifestations l’année passée dans la capitale égyptienne, à la suite de soulèvement de la population égyptienne contre Hosni Moubarak, renversé en février 2011.

Plus récemment, Human Rights Watch accuse les autorités égyptiennes d’avoir arrêté au moins 136 enfants en septembre. Cette rafle se serait déroulée lors d’une manifestation devant l’ambassade américaine du Caire contre le film islamophobe qui avait provoqué une montée de la violence dans tout le Moyen-Orient, selon le groupe.

Leur presse (Challenges.fr, 20 novembre 2012)

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