[Toulouse] Festival antirépression du 22 au 24 janvier

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Mais de quelle “bonne année” nous parlent-ils ?
Communiqué de la CREA – 8 janvier 2015

De Mexico à Ouagadougou, des États-Unis à Toulouse, ces derniers mois la colère populaire s’est mise en mouvement contre l’oppression policière.
Les États, dans une logique répressive se militarisent aux quatre coins du monde, leurs bras armés contrôlent, harcèlent, ségrèguent, mutilent, et tuent en toute impunité. La police, soumet et punit les pauvres, les opprimé.e.s, celles et ceux des ghettos, des favelas et des cités, celles et ceux issu.e.s de l’immigration, de la colonisation, de l’esclavage…
En collaboration avec les médias et la justice, elle veille à empêcher tout bouleversement de l’ordre social, économique et politique établi. Les médias stigmatisent, la justice condamne, la police exécute.

À Toulouse,
Le 17 octobre 2014, un flic de la BAC a assassiné Timothée Lake d’une balle dans la poitrine dans une supérette du centre ville. Les vidéos de surveillance du crime ont disparu et la garde à vue du policier a duré 6 heures. Il a ensuite été envoyé en vacances rémunérées.

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, sur le chantier du barrage de Sivens, Rémi Fraisse a été abattu par un garde mobile. Il a reçu une grenade dispersante qui a explosé dans son dos !

Les 1, 8 et 22 novembre, des rassemblements massifs ont été organisés pour dénoncer les violences policières. La réponse de la police et de l’État a été féroce : manifestations interdites, plus de 50 interpellé.e.s, et des condamnations lourdes prononcées en comparution immédiate.
Et dans ce contexte, le maire de Toulouse vient d’armer la police municipale nuit et jour, il est en train de doubler ses effectifs et installe un vaste réseau de caméras de surveillance !

La rénovation urbaine, c’est la guerre aux pauvres !

Les habitant.e.s des camps de Montaudran, au début installés par la mairie suite à d’autres expulsions, sont à nouveau expulsables. 250 personnes dont de nombreux enfants, subiront encore le démantèlement de leurs habitations sans espoir de relogement et dans l’indifférence presque générale.

Le 7 juillet, la mairie de Toulouse a signé un arrêté anti prostitution qui renforce la marginalisation, la répression, et toutes sortes de violences à l’égard des travailleuses du sexe et des prostitué.e.s. Puis elle a réprimé dans la foulée les protestations des premier.e.s concerné.e.s.

Du 13 au 26 octobre s’est déroulée une vaste opération policière contre les migrant.e.s, à l’échelle européenne. L’industrie de la chasse aux sans-papiers fonctionne toute l’année à plein régime. Elle force à vivre dans la peur des contrôles, de plus en plus nombreux dans les gares, les transports, aux abords des écoles…
Cet hiver, un habitant de la CREA, marié et père, a été raflé par la police et enfermé en centre de rétention pendant 45 jours. Cette année encore, plusieurs d’entre nous ont subi l’enfermement et pour certains l’expulsion.

Dans la lutte pour le logement aussi la répression est féroce et quotidienne. Toutes celles et ceux, en collectifs ou en solo, qui s’auto-organisent pour ouvrir, habiter des bâtiments vides, sans rien attendre de l’État, se font expulser à la chaîne, avec mépris et toutes sortes de brutalités.
À la CREA, on a déjà subi plus de 70 expulsions en 3 ans 1/2. Alors que nous ne lui coûtons rien puisque nous nous autogérons, l’État dépense un fric monstre pour nous refoutre à la rue plusieurs fois par an.
Pour les juges, le droit des proprios à posséder des bâtiments vides prévaut toujours sur celui de se loger pour les personnes à la rue. Car les lois et la justice sont faites par et pour les riches.

Pour faciliter le nettoyage de nos villes, le Sénat a adopté en première lecture, le 10 décembre, une proposition de loi visant à accélérer les procédures d’expulsion des lieux réquisitionnés. L’assemblée devra bientôt se positionner, nous avons appelé à lutter partout contre les lois anti-squat et toutes les expulsions. [En réalité, cette nouvelle loi ne vise que les occupations de domiciles et non l’occupation de bâtiments vides, elle n’aggrave donc que très symboliquement la juridiction anti-squat. Pour les squats que nous ouvrons (des bâtiments vides), concrètement, ça ne change rien du tout. — Note de Squat!net].

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Il y a des liens entre tous ces faits : la misère est produite et entretenue par le capitalisme, l’État qui protège ce système économique doit absolument détruire toute forme d’auto-organisation des opprimé.e.s. C’est le rôle de la police.

Nous on veut abolir toutes les formes de dominations.
Alors on s’organise avec détermination, à Toulouse et ailleurs.
Le 17 décembre, des actions ont eu lieu en soutien aux inculpé.e.s des manifestations contre les violences policières. Le 22 décembre, nous nous sommes rassemblés en hommage à Ali Ziri, tué par la police à Argenteuil (la justice avait confirmé l’impunité de ses assassins), pour Timothée Lake et contre toutes les violences d’État.

Pour commencer cette nouvelle année, nous organisons un festival antirépression du 22 au 24 janvier, avec plein de concerts, d’activités, rencontres, tables de presse … pour s’unir face aux attaques de la police et de la justice. Soyons nombreu.ses !

Les Assemblées Générales de la CREA continuent le lundi à 14h et le jeudi à 18h au Centre Social Autogéré, les vendredis de la solidarité aussi, c’est toujours une occaz’ de se rencontrer.
Il y a des cantines populaires, des projections, des ateliers pour les gosses, des cours de boxe, des ateliers langues… Et tout ça, toujours libre et gratuit. Venez proposer plein d’autres activités, nous indiquer les adresses de bâtiments vides et prendre part au mouvement.

On reste offensi.ve.s et determiné.e.s,
Tout pour tou.tes, pouvoir au peuple !

CREA – Campagne de Réquisition, Entraide et Autogestion

Centre Social Autogéré : 71 bv de la Marquette (ex resto Annabells)
N° d’urgence pour recevoir les alertes expulsions … envoyer un sms “inscris-mois stp” au 0632491161

Liste francophone de diffusion d’infos relatives aux squats

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