[Serait-ce le devenir des comicos partout ?] Des nouvelles du bassin minier de Gafsa

http://juralib.noblogs.org/files/2015/01/013.jpgLa police disperse des jeunes bloquant le transport du phosphate à Redeyef

Des heurts ont éclaté, hier, entre la police et des jeunes de Redeyef qui ont tenté de bloquer le transport du phosphate dans le bassin minier.

Un groupe de jeunes ont bloqué, dans la soirée du lundi 5 janvier 2015, les camions devant transporter le phosphate vers les usines du Groupe chimique tunisien (GCT) à Sfax.

Les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser ces jeunes, qui ont riposté par des jets de pierres et mis le feu au poste de police.

Les manifestants dénoncent des faits de corruption dans le secteur du transport du phosphate et exigent d’être recrutés par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).

Le bassin minier est souvent le théâtre de grèves, manifestations et blocages de routes, provoquant d’énormes pertes à la CPG, qui se sont élevées à 20 millions de dinars (MD) au cours de 2014, en raison de la baisse de production.

Leur presse (Kapitalis, 6 janvier 2015)

 

Gafsa : Un siège sécuritaire incendié à Redaïef

Plusieurs jeunes ont incendié un siège sécuritaire dans la ville de Redaïf, relevant du gouvernorat de Gafsa, ce mardi 6 janvier 2015, en protestation contre le transport du phosphate par un propriétaire d’une société de transport privée, en raison de la grève des agents de la société de transfert des produits miniers.

Dans le même contexte, les agents de sécurité à Redaïf ont procédé à la dispersion des protestataires en utilisant du gaz lacrymogène, après que ces derniers aient interdit les camions de transporter le phosphate, en raison de leur non recrutement au sein de la société de phosphate de Gafsa.

Leur presse (MosaiqueFM.net, 6 janvier 2015)

 

Tunisie. Le bassin minier s’embrase à nouveau

C’est l’un des premiers dossiers socio-sécuritaires brûlants qui attendent le chef du gouvernement fraîchement désigné, Habib Essid. Dans la nuit de lundi à mardi 6 janvier, la région de Redeyef a connu de violents accrochages entre habitants travailleurs dans le secteur des mines d’un côté et les forces de l’ordre. Des sources locales nous ont expliqué les éléments déclencheurs.

Selon l’activiste Moudhafer Labidi, cela fait plusieurs mois que le cheminement du précieux phosphate produit par la région pose problème. Au lieu d’être transporté en train, le phosphate est acheminé via des camions poids lourds. Pour la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), qui emploie 6000 personnes, cela résulte en un manque à gagner estimé à plus de 80 millions de dinars pour chaque 4 millions de tonnes (environ 102 millions de dinars, contre près de 22 millions).

Pour sa défense, la CPG évoque « un choix douloureux » : en plus d’équipements vétustes, la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens ne serait plus en mesure de garantir la sécurité des chemins de fers, régulièrement sabotés. Les habitants de Redeyef accusent les lobbies des transporteurs de monnayer ces sabotages pour pérenniser le business du transport routier. Un député du parti Moubadara, Lotfi Ali, est en particulier accusé de coordonner ces opérations avec des hommes d’affaires locaux.

Le 5 janvier, date anniversaire des évènements de 2008 qui avaient déstabilisé le régime de Ben Ali, le transport routier du phosphate sous étroite escorte policière a déclenché le courroux des riverains à Redeyef ainsi que dans la ville voisine d’Om Larayes. Un poste de police a été incendié et les tensions restent vives après que les autorités aient fait appel à des renforts.

Leur presse (lecourrierdelatlas.com, 6 janvier 2015)

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