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Ouaga : Les chauffeurs et transporteurs exigent et obtiennent le départ du président de l’OTRAF

De nombreux chauffeurs et transporteurs ont marché ce lundi matin de la Gare routière de Ouagadougou à la Patte d’Oie jusqu’au siège l’Organisation des Transporteurs routiers du Faso (OTRAF). Ils réclament le départ du président El Hadj Boukaré Sankara, qui  a fini par plier.

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Les manifestants  ont pris d’assaut les bureaux de l’organisation qu’ils ont presque mis à  sac. Ils reprochent au président Sankara d’occuper son poste depuis 19 ans et d’avoir placé des membres de sa famille et connaissances aux postes influents.  Les chauffeurs se plaignent aussi des tarifs appliqués sur les voyages.

Boukaré Sankara et ses proches, selon toujours les manifestants, se partageraient les bons de transport, occasionnant un manque de travail et de revenus réguliers pour le reste des transporteurs.

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El Hadj Boukaré, ex-président de l’OTRAF

Les manifestants assurent que cela faisait quatre jours qu’ils ont demandé au président de l’OTRAF de céder sa place. Celui-ci ne l’entendait pourtant pas de cette oreille, soutenant que les chauffeurs ne pouvaient pas le faire démissionner étant donné que ce n’est pas eux qui l’ont élu à ce poste.

Toujours est-il que les manifestants l’indexent comme étant à l’origine de plusieurs de leurs malheurs. En exemple, ils ont évoqué le fait qu’à l’extérieur, où l’OTRAF serait la seule organisation de transporteurs burkinabè à avoir des représentations, les transporteurs étrangers sont privilégiés par rapport à eux pour avoir des marchandises à transporter.

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Le papier démontrant de la démission de El Hadj Boukaré Sankara

Les tractations ont duré près de quatre heures d’horloge et El Hadj  Boukaré Sankara a fini par accepter de démissionner. Il a d’abord signé un document assurant qu’il remettait les charges de la présidence à son vice-président, ce qui n’a pas été du goût des manifestants. Ces derniers, qui avaient déjà commencé la mise à sac des locaux, ont tenté de forcer les ouvertures pour « mettre El Hadj à la porte ».

C’est vers 12H30, après l’arrivée de Boureima Ouédraogo, PDG de la société de transport OBOUF, venu apporter sa médiation, qu’El Hadj Boukaré Sankara a accepté de présenter sa démission pure et simple. Ce geste a été applaudi par les manifestants, qui l’attendaient avant de libérer les lieux.

Stella Nana, Burkina24, 1er décembre 2014

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