[Besançon] C’est possible : on chôme, on sabote, on ne paie plus

Des intermittents disent avoir coupé des compteurs électriques à Besançon

La consommation des foyers concernés, situés dans des secteurs populaires de la ville, a de fait été stoppée. La Coordination des intermittents et précaires entendait ainsi mener une «action de désobéissance civile».

La Coordination des intermittents et précaires (CIP) de Franche-Comté a revendiqué mercredi la coupure d’une centaine de compteurs électriques ERDF à Besançon, stoppant le relevé de consommation des foyers concernés. Les intermittents affirment mener une «action de désobéissance civile» pour protester contre la réforme de la convention d’assurance chômage signée en mars, qui durcit les règles d’indemnisation.

«Nous avons coupé le compteur d’une centaine de foyers, dans les secteurs de Besançon les plus populaires : le courant passe, mais il n’est pas comptabilisé sur la facture du logement», a affirmé à l’AFP un membre de la coordination sous couvert d’anonymat.

ERDF s’est dit dans l’impossibilité de «vérifier techniquement cette affirmation». «Nous nous rendrons compte d’éventuelles coupures lors des prochains relevés des compteurs électriques», a-t-on expliqué. Selon la CIP, l’action menée par une quinzaine de personnes a débuté «mi-septembre», «à l’insu des habitants qui ont ainsi l’électricité gratuite».

«Notre action se poursuivra jusqu’à ce qu’on obtienne l’abrogation complète des accords du 22 mars, qui visent à précariser les intermittents, mais aussi toute une partie de la population», a prévenu le membre de la coordination. «Si les compteurs ont été dégradés, c’est extrêmement dangereux», a commenté ERDF qui invite les usagers concernés à contacter l’entreprise, s’ils constatent un dysfonctionnement de leur compteur.

La CIP assure avoir agi «sans dégrader les compteurs». «S’il y a fraude, nous porterons plainte et nous procéderons à une régularisation financière», a indiqué ERDF. L’électricité de deux agences Pôle emploi de Besançon a par ailleurs été coupée mercredi, selon la police, mais les intermittents n’ont pas revendiqué ces coupures.

À la veille d’une nouvelle réunion de concertation sur la «refonte» de leur régime et dans le cadre d’une journée d’action nationale, mercredi, «plus d’un millier» de personnes ont défilé à Paris, selon la CGT Spectacle.

Leur presse (Agence Faut Payer, 1er octobre 2014 – 21h01)

 

Réforme de l’assurance-chômage applicable : les intermittents ne lâchent rien !

Une trentaine d’intermittents du spectacle a manifesté ce mercredi 1er octobre dès 10h devant l’agence Pôle Emploi à Témis entourée d’une trentaine de policiers. C’est aujourd’hui que la réforme de l’assurance-chômage est appliquée à l’ensemble de la population après trois mois d' »essai » sur le statut des intermittents.

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Les intermittents (et journalistes) discutent avec la Direction départementale de Pôle Emploi.

« On s’est rassemblé au Pôle emploi pour demander des éclaircissements sur ce nouveau système de l’assurance-chômage à la direction départementale qui a répondu à toutes nos questions et qui a confirmé tout ce qu’on sait depuis des mois, tout ce que nous crions à tue-tête » nous raconte Yann Carou, intermittent, « elle nous a confirmé la complexité de cette réforme et sa crainte par rapport aux réactions de la population… même s’il y a aussi eu des non-dits » précise-t-il.

Il s’agit, d’une façon générale, de la baisse des indemnités, des droits rechargeables pour l’ensemble des chômeurs. Tant qu’un chômeur n’a pas écoulé ses droits rechargeables, il ne peut pas prétendre à d’autres droits.

Exemple : une personne qui a travaillé pendant cinq ans et gagnait 1.000 euros par mois perd son emploi. Elle peut percevoir des indemnités de chômage pendant 5 ans. Au bout de 3 mois au chômage, cette même personne retrouve un emploi et gagne 2.000 euros par mois pendant 10 ans. Si elle perd une nouvelle fois son emploi, le calcul de ses droits ne s’effectuera pas en fonction de ses dernières fiches de salaire, mais en fonction de ses droits qu’elle devait percevoir pendant 5 ans lorsqu’elle s’est retrouvé au chômage la première fois qu’elle n’a pas « consommé ».

« Nous n’avons pas vandalisé les deux pôles emplois cette nuit »

Yann Carou et Christophe Gaiffe nous expliquent « On a appris une chose incroyable en discutant avec la Direction, c’est que les deux autres pôles emplois étaient fermés à cause de vandalisme dans la nuit et nous accuse ». Les deux intermittents tiennent à déclarer que « cette fois-ci ce n’est pas nous. Ça confirme que les gens commencent à comprendre que ce n’est pas un problème propre aux intermittents, mais un problème général ! Les partenaires sociaux qui ont signé l’accord vont être mis à rude épreuve ».

Une réunion devrait être organisé au mois d’octobre concernant le cas des intermittents avec un spécialiste [sic – NdJL].

Les intermittents continueront leurs actions pour sauver leur statut ces prochains mois.

Leur presse (macommune.info, 1er octobre 2014 – 17h30)

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