[A las barricadas] Révolution et désinformation

Ukraine : nationaliste et anarchiste [sic – NdJL], l’autre visage de la révolte

Prête à en découdre avec les forces de l’ordre, une frange de manifestants menace d’échapper au contrôle des leaders de l’opposition.

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Des manifestants, armes au poing, tirent sur les forces de l’ordre ukrainiennes dans le centre de Kiev (Ukraine), le 22 janvier 2014.

Cagoulés, casqués et armés, ils sont l’une des facettes du mouvement de contestation qui secoue l’Ukraine depuis plusieurs semaines. Si la majorité des manifestants réunis sur la place de l’Indépendance, dans le centre de Kiev, reste composée de citoyens indépendants et pro-européens [sic – NdJL], des centaines d’autres sont beaucoup plus radicalisés. Il s’agit d’ultranationalistes [sic – NdJL] qui tiennent tête aux forces de l’ordre et avec qui l’opposition doit désormais compter. Cette mouvance est représentée notamment par le groupement Praviy Sektor, créé dès le début des manifestations et qui, selon la BBC (en anglais), a pris une part active dans les combats avec la police le 19 janvier.

Si, parmi les manifestants, on retrouve des membres du parti Svoboda (liberté, en ukrainien), un mouvement nationaliste, c’est-à-dire antirusse, c’est une frange beaucoup plus radicale qui mène les combats les plus durs. « Ce sont des gens de tous âges, soit russophones, soit ukrainophones, qui viennent de toutes les régions d’Ukraine, Est ou Ouest, et qui se revendiquent nationalistes. Beaucoup sont affiliés à l’extrême droite, mais pas au parti nationaliste Svoboda, qu’ils trouvent trop mou », explique à Libération un des dignitaires de Svoboda, sous couvert d’anonymat.

Ils ne s’arrêteront qu’à la chute de Ianoukovitch

Grygory, 32 ans est l’un d’entre eux. Cet électricien originaire de Tchernihiv, à une centaine de kilomètres de Kiev, explique aux équipes de France 2 que la véritable révolution n’a pas encore eu lieu. Il veut faire tomber un système qui est, à ses yeux, le même qu’à l’époque soviétique. Ces nationalistes anarchistes [sic – NdJL] ne s’arrêteront qu’à la chute du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, et non pas en cas de rapprochement avec l’Union européenne, comme le réclamait le gros des manifestants au début de la contestation. « Ils sont reconnaissables à leur drapeau rouge et noir. Ils sont casqués, cagoulés, armés de matraque et de boucliers de fortune. Eux réclament une révolution », raconte à francetv info Alban Mikoczy, envoyé spécial de France 2 à Kiev. Spécialisés dans la confection de cocktails Molotov, ils ont également fabriqué une catapulte pour tirer des pavés sur les policiers.

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Symbole de cette radicalisation, à l’entrée du campement à Kiev est placardée une photo de l’un des « martyrs », tué lors des émeutes. Une affiche promet une récompense de 5000 dollars (3600 euros) pour celui qui dénoncera le « tueur », et 100’000 dollars (73’000 euros) pour celui qui aura « sa tête » !, rapporte Le Parisien (article payant).

Les leaders de l’opposition obligés de muscler leurs discours

La trêve négociée avec le pouvoir par Vitali Klitschko, un des leaders de l’opposition, a certes été respectée jeudi 23 janvier, mais elle est fragile. Annonçant un nouvel échec des négociations avec le gouvernement dans la soirée, l’ancien boxeur s’est ainsi fait siffler par cette frange de manifestants. Et dès l’aube vendredi matin, ces derniers sont repassés à l’offensive en occupant un ministère et en dressant une nouvelle barricade dans le centre de Kiev.

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Des femmes ramassent des pavés à Maïdan, le 23 janvier, pour les remettre aux manifestants proeuropéens [sic- NdJL].

Accusés d’immobilisme, les leaders de l’opposition sont contraints de composer avec cette frange du mouvement. Déjà, ils ont musclé leur discours. Arseni Iatseniouk, chef de file du parti de l’opposante emprisonnée Ioulia ­Timochenko, a ainsi averti les autorités : « Si le gouvernement ne fait pas de concessions, nous irons tous ensemble de l’avant, même si le résultat doit être une balle en plein front. » Vitali Klitschko s’est dit, lui aussi, prêt à « passer à l’offensive ».

Cependant, précise Alban Mikoczy, ces ultranationalistes demeurent minoritaires. De plus, localisés uniquement à Kiev, ils ne sont pas en mesure d’entraîner le pays dans leur sillage [LOL – NdJL], estime le journaliste.

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La contestation s’étend. Des milliers d’opposants occupent aussi des bâtiments dans six régions de l’ouest du pays. La situation est très tendue à Tchernivtsi, près de la frontière roumaine, où le président de l’assemblée locale a été hospitalisé.

Publié par le savoir-faire français (Simon Gourmellet, francetvinfo.fr, 25 janvier 2014)

 

(…) Après près de deux jours de retour de calme, la tension restait forte, ce samedi 25 janvier, en Ukraine. À Kiev, après les scènes de guérilla urbaine survenues rue Grouchevski, de nouveaux affrontements ont opposé dans la nuit de vendredi à samedi, des manifestants anti-gouvernement aux policiers. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des pavés en direction des policiers antiémeute, qui ont répliqué avec grenades assourdissantes et balles en caoutchouc.

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Un opposant utilise un lance-pierre pour propulser son cocktail Molotov vers les forces de l’ordre, le 23 janvier.

Dans le reste du pays, la contestation gagne du terrain. Depuis jeudi, des milliers de manifestants occupent les administrations de plusieurs régions de l’Ouest, notamment Lviv, bastion ukrainophone proche de la frontière de la Pologne, et réclament le départ des gouverneurs nommés par le président Viktor Ianoukovitch. Outre Lviv, les manifestants occupent déjà dans l’ouest les administrations des régions de Ternopil, de Rivné, de Khmelnitsky, de Loutsk, d’Ivano-Frankivsk et de Tchenivtsi.

Le mouvement a également gagné samedi Poltava, à l’est de Kiev, où des manifestants tentaient d’investir l’administration régionale. Une action similaire était en cours samedi à Tcherniguiv, au nord de la capitale, près de la frontière bélarusse. À Donetsk, fief de Viktor Ianoukovitch dans le bassin minier du Donbass (est) où le président bénéficie d’une importante base électorale, des manifestations de soutien au président ont en revanche eu lieu ces derniers jours. (…)

Publié par le savoir-faire français (RTL.fr avec l’Agence Faut Payer, 25 janvier 2014)

 

(…) Il y a quelques heures encore, les Ukrainiens d’Euromaidan – la place Maidan ainsi rebaptisée par les opposants – en étaient plutôt à anticiper la mise en place imminente de l’état d’urgence, avec les privations de liberté en découlant.

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Kiev, 22 janvier 2014

« J’ai reçu hier un appel d’une connaissance qui travaille au SBU [services de renseignement ukrainien, NDLR]. Il m’a dit ‘Tiens-toi prêt à quitter la ville pour 60 jours à partir de mardi' », confiait Arseni, un homme issu de la classe intellectuelle de Kiev, sensible à la cause des manifestants. Il s’inquiétait :

« L’état d’urgence entraînerait un véritable nettoyage de Kiev, avec encore, sans doute, de nouveaux morts. »

Pour lui comme pour beaucoup, le vote de l’état d’urgence était précisément l’objectif de la réunion extraordinaire du Parlement. Et ce, malgré le démenti sans détour apporté par le secrétaire du Conseil national de la sécurité et de la défense, Andriy Klyuev, en réponse à la question d’un journaliste. « Il n’y aura pas de déclaration d’état d’urgence », avait-il clairement asséné.

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Kiev, 24 janvier 2014

Mais les promesses des politiques ne suffisent plus à apaiser les craintes. Bien au contraire. Arseni :

« Ils ont démenti avoir tiré sur les manifestants mais nous avons les corps des tués par balle. Ils ont démenti l’existence des mouvements de chars aux abords de la capitale mais les militants d’Euromaidan sont allés vérifier et ont diffusé les vidéos. Maintenant ils démentent l’état d’urgence ? C’est la meilleure preuve qu’ils vont le faire voter ! » (…)

Publié par le savoir-faire français (Céline Lussato, evoyée spéciale, tempsreel.nouvelobs.com, 24 janvier 2014)

 

UKRAINE. Les manifestants ont reçu des SMS menaçants

« Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble massif à l’ordre public », peut-on lire sur les téléphones de nombreux protestataires.

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Le 20 janvier 2014, lendemain des violences qui ont éclaté entre pro-européens et forces de l’ordre, lors d’un rassemblement contre la politique du président Viktor Ianoukovitch, un manifestant est assis dans un bus incendié.

Des milliers de personnes qui protestent dans les rues de Kiev, notamment contre l’adoption par le Parlement d’une série de lois liberticides qui visent à interdire les moyens d’actions des manifestants, ont reçu des messages menaçants, directement sur leur téléphone portable.

« Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble massif à l’ordre public », peut-on lire sur les téléphones des personnes visées, rapporte la presse ukrainienne.

Un message qui fait référence à une des lois qui limitent la possibilité de réunion publique. Certains manifestants ont posté sur Twitter les SMS qu’ils avaient reçu et ont aussitôt dénoncé un système orwellien.

Selon le New York Times, les personnes sont localisées et repérées lorsqu’elles utilisent leur téléphone à proximité des lieux d’affrontements.

Le site « Kyiv Post » précise que les messages ont été envoyés aux utilisateurs de « MTS Ukraine », « Kyivstar » et « Life Mobile », les plus gros opérateurs de la téléphonie mobile sur le marché ukrainien. Les deux premiers sont « contrôlés par des sociétés russes », le troisième en partie par le milliardaire ukrainien Rinat Akhmetov.

Le journal rapporte que « Kyivstar » a nié sur sa page Facebook être impliqué « dans ces types de messages textes ». « Conformément à la législation en vigueur, Kyivstar est dans le strict respect de la confidentialité des renseignements sur les abonnés, leurs numéros de téléphone et les lieux », poursuit le communiqué avant d’ajouter qu’il n’a pas la capacité technique de suivre les activités des manifestants. L’opérateur évoque la possibilité d’un piratage grâce à une antenne-relais située à proximité du site de rassemblement. Les deux autres opérateurs ont également publié un démenti.

Le site spécialisé Numerama rappelle à juste titre que le procédé a déjà été utilisé en Égypte lors des manifestations ou encore « dans un tout autre genre, cette piste a été suggérée pour compter les participants à un cortège comme celui de La Manif’ pour tous, afin d’éviter les écarts de calcul entre la police et les organisateurs. »

Dans le centre de Kiev, les menaces n’ont eu en tout cas que peu d’effets…

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Kiev, 22 janvier 2014

Publié par le savoir-faire français (tempsreel.nouvelobs.com avec l’Agence Faut Payer, 23 janvier 2014)

 

Des affrontements ont éclaté tôt dimanche matin dans le centre de Kiev entre la police et plusieurs milliers de manifestants qui ont érigé des barricades autour d’un centre culturel où plusieurs centaines de policiers avaient pris leurs quartiers. Les incidents se sont produits à quelques centaines de mètres de la place de l’Indépendance, centre névralgique de la contestation. Les manifestants ont lancé des pierres sur la police, qui a répliqué à coups de grenades assourdissantes et de jets d’eau. Après deux heures de confrontation, l’un des chefs de file de la contestation, Vitali Klitschko, s’est rendu sur place pour négocier une solution. Les policiers encerclés ont pu quitter les lieux. (…)

Publié par le savoir-faire français (LeFigaro.fr avec Reuters, 26 janvier 2014 – 12h51)

 

À Kiev, les manifestants s’attaquent à la police

Des manifestants ont lancé un assaut dans la nuit de samedi à dimanche contre un bâtiment du centre de Kiev actuellement occupé par des membres des forces de sécurité et proche de la place de l’Indépendance.

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Environ 2000 contestataires se sont massés de long de la « Maison ukrainienne », criant « honte ! ». Après avoir brisé les vitres, ils ont lancé des cocktails Molotov à l’intérieur du bâtiment. Certains d’entre eux sont rentrés dans le hall dans le hall de cet ancien musée situé sur la place de l’Europe, à quelques centaines de mètres de la place de l’Indépendance, haut lieu de la contestation, mais aussi en contrebas de la rue Grouchevski, où de violents affrontement ont opposé dans la semaine policiers et manifestants.

Les policiers ont répliqué avec des grenades assourdissantes et avec des lances à eau en direction des manifestants malgré la température glaciale, autour de -15 degrés. Après environ une heure de forte tension, les manifestants ont cessé leur assaut et ont formé un corridor afin de laisser sortir les policiers, mais ceux-ci sont restés à l’intérieur, selon des images retransmises à la télévision. Deux ambulances se sont postées devant le bâtiment.

La scène spectaculaire a eu lieu peu après l’intervention des leaders de l’opposition sur la place de l’Indépendance, où ils ont affirmé vouloir poursuivre leur mobilisation malgré les concessions offertes par le président Viktor Ianoukovitch. Le ministre de l’Intérieur Vitali Zakhartchenko avait jugé samedi vaines toutes les tentatives de trouver une solution pacifique à la crise, estimant que l’opposition avait perdu le contrôle des manifestants et menaçant d’employer la force.

Publié par le savoir-faire français (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 26 janvier 2014 – 8h26)

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2 réponses à [A las barricadas] Révolution et désinformation

  1. Ping : » Sous La Cendre

  2. Frank dit :

    “Ils sont reconnaissables à leur drapeau rouge et noir. Ils sont casqués, cagoulés, armés de matraque et de boucliers de fortune. Eux réclament une révolution”,

    Le drapeau rouge et noir, ce n’est pas celui des anarcho-communistes, mais celui des fascistes sympatisants de Svoboda. Il se reconnait comme ayant deux bandes des deux couleurs à l’horizontale (non en biais comme sur le drapeau rouge et noir bien connu).

    http://revolution-news.com/wp-content/uploads/2013/12/604.jpg …le drapeau rouge et noir en question, parmi un tas de croix celtiques sur drapeau blanc (qui devrait vous rappeler quelque chose).

    Faut faire attention à ce genre de truc car plusieurs anarchistes qui visitent ce site pourraient se faire berner…

    Svoboda, aussi, n’est pas qu’une organisation « nationaliste ». Cet article est sans surprise très flatteur à leur intention. Ce sont des néo-Nazis et ils ne le cachent pas. Leur chef a récemment assisté à une commémorationsur la tombe de la marionette du régime hitlérien en Ukraine, et ils arborent sans problèmes des drapeaux White Power dans leurs manifs.

    Très bon article en anglais sur le sujet, avec beaucoup de photos à l’appui…

    http://revolution-news.com/ukrainian-euromaidan-solution-putin-just-another-fascist-political-coup/

    …ce que l’Agence Faut Payer ne va pas vous montrer.

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