Autogestion : du passé ne faisons pas table rase !

Communiqué du 22 mai 2013 à l’occasion de la participation de Minga à la Foire à l’autogestion des 8 et 9 juin à Montreuil

Que le terme d’autogestion refasse surface après des années de relégation est une bonne nouvelle. Aborder la question du partage des responsabilités en matière de gestion est forcément un sujet qui intéresse et concerne Minga. Mais aborder ce terme, c’est aussi examiner pourquoi ceux qui l’on porté dans les années 70 sont aujourd’hui les principaux promoteurs du social libéralisme (ou social business). Pourquoi l’autogestion a totalement disparue des revendications syndicales [35e Congrès de CFDT 1970 définissant son action syndicale autour de trois piliers : « autogestion, la propriété sociale des moyens de production et d’échange et planification démocratique »] ?

Si notre association participe à cette Foire à l’autogestion, c’est précisément pour débattre de l’autogestion. Comment précisément le partage des responsabilités peut devenir complexe sur un plan professionnel, notamment quand cela ne conduit pas automatiquement à réaliser du profit mais aussi parfois à répartir des pertes. Comment le lien de subordination et la culture salariale risquent de se durcir quand il y a situation d’assèchement en trésorerie, et ceci même pour des militants très aguerris. On passe très vite souvent du « tous ensemble » à « chacun pour soi », renvoyant à quelques-uns le soin d’endosser le poids des responsabilités, de passer la serpillière.

Comment aborder une « autogestion » quand on est privé de moyen de production (foncier, semences, énergie, accès à la connaissance…). À titre d’exemple le projet de reprise en scop des Fralib bute notamment sur le fait que le groupe Unilever ne veut pas céder la marque « Thé éléphant » ? Comment aborder une « autogestion » quand une meilleure répartition du partage de la valeur ajoutée se fait sur le dos des fournisseurs ou des clients ? Comment parler d’autogestion quand la plupart d’entre nous ne savent pas lire un bilan et un compte de résultat et que les sciences sociales sont totalement absentes de l’éducation ? Comment enfin parler d’autogestion sans remettre en cause les modes capitalistes de production, de distribution, d’éducation et d’organisation politique ?

L’association Minga sera présente à la Foire à l’autogestion pour en débattre, 8 et 9 juin 2013 à la Parole Errante, 9 rue François-Debergue, Montreuil (métro Croix-de-Chavaux).

Ce contenu a été publié dans General, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.