Afrique du Sud : le capital revanchard

Afrique du Sud : plus de 3.500 grévistes licenciés mardi dans des mines

JOHANNESBURG – Le groupe sud-africain Gold One a annoncé mardi le licenciement de plus de 1.400 employés, tandis que le petit producteur de platine Atlatsa va se séparer de 2.161 mineurs, après une grève sauvage entamée dans les deux cas le 1er octobre.

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Manifestation des salariés de la mine Lonmin à Marikana le 10 septembre

La direction de Gold One, qui avait d’abord suspendu les grévistes de sa mine d’or d’Ezulwini (ouest de Johannesburg) après avoir obtenu de la justice du travail l’interdiction du mouvement, a conclu que, dans la plupart des cas, il n’y avait pas suffisamment de facteurs atténuants contre la sanction du licenciement, a-t-elle précisé dans un communiqué.

Les 1.435 mineurs concernés, sur un effectif total de 1.900 personnes à Ezulwini, peuvent faire appel jusqu’à jeudi.

Coté à Johannesburg et Sydney, Gold One est contrôlé par des capitaux chinois (Baiyin Nonferrous Metal Group et China-Africa Development Bank, notamment).

Suivant un scénario courant dans les conflits sociaux jugés illégaux en Afrique du Sud, le groupe avait déjà licencié en juin plus de la moitié des employés de sa principale mine d’or de Modder East (est de Johannesburg) après une grève sauvage organisée par un syndicat minoritaire. La plupart ont depuis été réembauchés. Le conflit avait fait deux morts, selon la direction.

Le tableau est très similaire pour Atlatsa, qui a la particularité d’être un groupe contrôlé par des capitaux noirs.

Les mineurs de Bokoni (nord), site détenu à 51% par Aplatsa et 49% par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats), ont jusqu’à mercredi soir pour faire appel.

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Striking gold miners under the watch of police officers in Carletonville, South Africa

L’Afrique du Sud est touchée depuis deux mois par une vague de grèves sauvages qui a démarré de façon sanglante à la mine de platine de Marikana près de Rustenburg (nord) avant de s’étendre à tout ce bassin minier, puis à des mines d’or et dans une moindre mesure, de chrome et de charbon.

Les mineurs contestent le Syndicat national des mineurs (NUM), jugé trop mou, et réclament d’importantes augmentations de salaires.

Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 mineurs — plus de 40% de ses effectifs — à Rustenburg, où ses opérations sont quasi paralysées par une grève sauvage depuis le 12 septembre.

Le groupe a menacé d’en licencier 8.000 autres à Northam (nord), selon le NUM.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 9 octobre 2012)


Afrique du Sud : les chauffeurs routiers en grève, un mort

Les négociations étaient toujours en cours, mardi 9 octobre, pour tenter de trouver une issue à la grève des transporteurs routiers sud-africain, qui a fait un premier mort, un chauffeur tué par un jet de pierre. La grève, entrée dans sa troisième semaine, perturbe l’économie du pays, et même du Zimbabwe voisin, et a donné lieu à des scènes de violences, notamment l’incendie de plusieurs camions ou bus.

Elle a démarré dans la foulée des grèves dans les mines, également pour revendiquer de substantielles augmentations de salaires. « Nous espérons atteindre un accord acceptable pour les travailleurs, avec une augmentation d’au moins 10 % », a déclaré un porte-parole du syndicat majoritaire des routiers (Satawu), Vincent Masoga.

CONFLITS SOCIAUX MEURTRIERS

Selon la fédération patronale des transporteurs routiers, les employeurs ont proposé mardi des augmentations de cet ordre, et trois syndicats minoritaires auraient déjà accepté d’appeler à la reprise du travail.

Lundi, un chauffeur est mort dans un hôpital du Cap après avoir été touché à la nuque par une pierre la semaine dernière. Selon la presse sud-africaine, il a été atteint par un projectile lancé par des grévistes, alors qu’il était assis à la place du passager dans un camion qui quittait l’aéroport du Cap pour effectuer une livraison.

Ce décès s’ajoute au bilan des conflits sociaux dans les mines, qui ont fait plus d’une cinquantaine de morts au total depuis août. La majorité des victimes ont été tuées dans des affrontements avec la police, les autres dans des règlements de compte alimentés par des rivalités intersyndicales.

Presse esclavagiste (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 9 octobre 2012)


Anglo American : après le platine, le minerai de fer

Cette fois, ce n’est pas sa filiale Anglo American Platinum qui pose problème à Anglo American, mais Kumba Iron Ore, l’un des grands mineurs de fer d’Afrique du Sud dont il détient 65,2% du capital. Kumba Iron Ore indique que « moins de 300 employés » ont entamé une grève « illégale » le 3 octobre à la mine de Sishen. Ils exigent une augmentation mensuelle des salaires mensuels de 15.000 rands (environ 1.300 euros). La production est suspendue depuis le 4 octobre, mais les livraisons pourront être assurées jusqu’au milieu du mois.

L’effectif de Sishen compte environ 12.700 mineurs au total.

Kumba Iron Ore essaie de faire en sorte que les mineurs quittent le carreau et les installations de la mine de Sishen afin que les non-grévistes puissent reprendre le travail.

La production est effectivement totalement suspendue depuis le 4 octobre, ce qui occasionne un « manque à extraire » de 120.000 tonnes de charbon par jour. Les opérations de chargement de charbon sont également affectées par la grève, mais pas totalement arrêtées.

Kumba Iron Ore estime cependant que les livraisons programmées à ses clients ne sont pas remises en cause, puisque les autres mines fonctionnent toujours et que les volumes de charbon déjà traités à Sishen et Saldanha permettront de faire face « jusqu’à mi-octobre ».

Kumba rappelle qu’il s’est déjà engagé, voilà deux mois, dans un programme en deux ans de hausse des salaires allant de 9 à 12%, soit « bien au-delà du taux d’inflation ».

Rappelons qu’Anglo Americain Platinum, filiale à 80% du groupe minier sud-africain Anglo American, connaît aussi de très fortes perturbations dans le sillage de la tuerie survenue dans les mines de platine d’un de ses concurrents, Lonmin, en août dernier.

Presse esclavagiste (CercleFinance.com, 9 octobre 2012)


Afrique du Sud : La révolte sociale gagne le secteur public

Le syndicat sud-africain des fonctionnaires municipaux a annoncé lundi son intention de lancer dans les prochains jours un appel à la grève à l’appui de revendications salariales. C’est le premier indice d’une contagion du secteur public par le mouvement social parti des mines.

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D’importants mouvements sociaux avaient déjà eu lieu en 2010.

Depuis le mois d’août, près de 100’000 salariés, dont 75’000 issus du secteur stratégique des mines, ont débrayé à l’occasion de grèves souvent illégales et qui ont parfois dégénéré en incidents violents. Le syndicat sud-africain des fonctionnaires municipaux (SAMWU) revendique 190’000 adhérents, dont une majorité devrait répondre à l’appel à cesser le travail.

Image écornée

Les mouvements sociaux, qui sont partis des mines de platine pour gagner l’ensemble du secteur minier et au-delà, suscitent des interrogations sur les qualités de leadership du président Jacob Zuma. Ils ont en outre écorné l’image de l’Afrique du Sud, première économie du continent, aux yeux des investisseurs étrangers.

Le climat social s’est considérablement dégradé dans le pays après la fusillade du 16 août à la mine de Marikana qui a coûté la vie à 35 mineurs grévistes.

Presse esclavagiste (ats/reuters/Newsnet, 8 octobre 2012)


Afrique du Sud : des miniers grévistes bloquent brièvement des non grévistes sous terre

Des mineurs sud-africains en grève ont entravé lundi matin les accès d’un puits du groupe d’Amplats encore en activité près de Rustenburg (nord) provoquant des heurts avec la police et piégeant sous terre environ 800 non grévistes, a-t-on appris de sources concordantes.

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« Je suis au puits de Bathopele, notre puits est le seul qui travaille encore et il y a des gens dehors qui se battent avec la police, j’ai peur et je ne sais pas comment on va sortir », a déclaré une femme mineure, dans un interview téléphonique diffusé à la mi-journée par la radio publique SAfm. Au moment où elle s’exprimait, 800 mineurs se trouvaient sous terre.

La police régionale n’était pas en mesure confirmer l’incident qui semblait terminé en début d’après-midi, selon un des meneurs de la grève chez Amplats Gaddhafi Mdoda.

De « nombreux » grévistes ont marché sur le puits dans la matinée « pour demander à la direction de libérer les collègues sous terre pour qu’ils puissent rejoindre les grévistes et se battre ensemble » et « il y a eu des heurts avec la police quand celle-ci a essayé de les disperser », a-t-il dit à l’AFP.

« À l’heure qu’il est, ils ont été dispersés », a-t-il ajouté, accusant la direction de jeter de l’huile sur le feu en envoyant des SMS menaçant de licenciement ceux qui ne viennent pas travailler.

De son côté, la non-gréviste interrogée par SAfm a affirmé qu’elle avait peur de ses collègues en grève, car « ils vivent au même endroit que nous et si nous ne restons pas à la maison, ils peuvent venir et tuer notre famille ».

« Et Amplats s’en fout », a-t-elle ajouté.

La tension dans la région de Rustenburg reste vive en raison de la grève qui se poursuit depuis plus de trois semaines chez Amplats, numéro un mondial du platine et filiale du géant Anglo American.

Les grévistes réclament de fortes hausses de salaire et campent sur leurs revendications, en dépit du licenciement annoncé vendredi de 12’000 d’entre eux.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 8 octobre 2012)

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