[Vive l’Azawad libre !] « La liberté et l’honneur dans un environnement d’entraide dans lequel nul ne sera laissé pour compte et en marge de l’avancé du reste du peuple. Chaque Azawadienne et chaque Azawadien profitera des fruits de cette liberté »

Indépendance de l’Azawad : la reconnaissance des nations viendra sans aucun doute

Ne nous trompons pas. La déclaration d’indépendance faite le Vendredi 06 Avril dernier est la plus importante action faite par notre peuple depuis 130 ans. Cette déclaration solennelle marque la naissance de la République Démocratique et Laïque de l’Azawad. Pour qu’elle soit véritablement effective il faut qu’elle soit reconnue par le concert des nations et par l’Organisation des Nations Unies. Ceci viendra sans aucun doute d’autant plus que les Azawadiennes, les Azawadiens, et leurs amis ne ménageront aucun effort pour cela.

Lorsque le bureau politique du MNLA par la voix de son Secrétaire General Bilal Ag Acherif déclarait il y a quatre jours que nous « proclamons irrévocablement, l’État indépendant de l’Azawad à compter de ce jour Vendredi 06 Avril 2012 », il prononçait la phrase qu’avait voulu prononcer Fihroune Ag Alensate, Kaocene Ag Gueda, et Mohamed Ali Ag Attaher. C’était une phrase pour laquelle les Ihagarren avaient anéanti la mission Flatters en 1880, de même que les Imouchaghs Tindjeredjifs de l’Amenokal Mohamed Ag Awwab avec la mission Bonnier le 15 Janvier 1994 à Taqinbawt (Tacoubao).

Mais cette proclamation n’est pas une fin en soi. C’est plutôt le début du commencement. Le commencement d’une nouvelle page serons-nous tentés de dire. Pour que cette proclamation soit effective, elle se doit d’être reconnue par le monde entier. Nous n’avons absolument aucun doute qu’elle le sera dans un, deux, ou cinq ans. Nous sommes convaincus que l’Azawad sera le 55e membre de l’Union Africaine et le 194e membre de l’Organisation des Nations Unies.

Nous en sommes convaincus non pas parce que c’est un droit, une obligation que nous doit la communauté internationale. Notre haute conviction nait uniquement de la valeur productive des Azawadiens et des Azawadiennes. Le nationalisme qui nous a toujours habités sera le ciment qui fera que nous nous dépasserons pour construire un état moderne dont les pierres angulaires seront la liberté, l’entraide, et la promotion de la création.

Certes, nous auront à faire face à de grandes adversités de la part du Mali et de l’Algérie entre autres. Certes, nous devrons surmonter de nombreuses péripéties comme celles des criminels d’Ansar Adine dont le seul objectif est de détruire toute avancée de leur peuple pour le compte du Mali et de l’Algérie. Certes, offrir une liberté parfaite aux Azawadiennes et Azawadiens qui leur fut volée depuis 130 ans demandera assez de travail de l’ensemble des Azawadiens. Mais nous sommes convaincus que le désir de réaliser le rêve de nos aïeuls et permettre aux générations futures de vivre comme le reste du monde permettra aux Azawadiennes Azawadiens de ne ménager aucun effort pour la construction de la République.

La lutte légitime pour la liberté et l’honneur entreprise il y a plus de 130 ans ne peut être complète que dans un environnement d’entraide dans lequel nul ne sera laissé pour compte et en marge de l’avancé du reste du peuple. Chaque Azawadienne et chaque Azawadien profitera des fruits de cette liberté.

Même s’il nous parait évident que l’entraide occupera la place qui a toujours été la sienne dans nos us et coutumes, la configuration même de notre société nous donne la conviction qu’une place non moins importante sera accordée à la promotion des idées et créations afin de sortir rapidement du stade de désolation dans lequel les colonisations Françaises et Maliennes ont laissés notre société. De même que nous avons été capables de nous relever de ce désastre, nous sommes convaincus que nous serons capables de reconstruire notre société pour lui redonner la place qu’elle a toujours occupée : l’une des plus belles de la terre de par son ancienneté et son originalité.

C’est toutes ces assurances qui nous conduisent à n’avoir aucun doute quant aux futures reconnaissances de la République Démocratique et Laïque de l’Azawad par le monde entier. Cette reconnaissance ne saurait avoir lieu en quelques jours. Elle prendra du temps et viendra dès le moment où les Azawadiennes et Azawadiens auront montrés qu’ils sont capables de dirigés l’Azawad comme toute nation respectable. Notre assurance est d’autant plus grande que nous serons aidés dans ces taches par les amis de l’Azawad que sont le Gouvernement Provisoire Kabyle, le Congrès Mondial Amazigh et le peuple Amazigh, la Nation Occitane, les peuples basques, Catalans, et des Canaries pour ne citer que ceux-ci.

Abdoussalam Ag Inawelene
Toumast Press, 10 avril 2012


Le MNLA repousse les forages d’ENI

Les sociétés ENI et Sonatrach, présentes dans le bassin de Taoudenni, le plus prometteur en hydrocarbures au Mali, vont encore prendre du retard.

Le contrôle du Nord du Mali par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ansar Dine provoquera des effets collatéraux sur l’exploration pétrolière dans le bassin de Taoudenni. Les sociétés Sipex (branche internationale de Sonatrach) et ENI avaient prévu de forer en février 2012 sur leur bloc 4, situé au cœur de cette zone. (…)

Deux autres sociétés rentrées récemment dans le bassin de Taoudenni vont également devoir retarder leurs explorations. Ce sera le cas du canadien Simba Energy, qui opère le permis 3 depuis le mois d’octobre, et de PetroPlus Ltd, qui contrôle les blocs 1A et1B. (…)

Le MNLA n’a jamais envisagé que le Nord-Mali, qu’il appelle l’Azawad, survive grâce aux ressources pétrolières. Contrairement à d’autres rébellions indépendantistes africaines — le SPLA au Soudan du Sud, l’Unita en Angola — ce mouvement n’aurait pas cherché à prendre contact avec des pétroliers, voire à épargner leurs intérêts. (…)

Leur presse (Africa Intelligence, repris par Tamoudre.org, 10 avril 2012)


Amazighs de tous les pays, unissez-vous

La France s’interroge sur la meilleure façon de resurgir dans le territoire de papa et sabrer la gorge du tout nouvel État de l’Azawad.

Le laisser naître et prospérer est une opuscule qu’elle ne peut pas envisager du moment qu’elle n’en est pas la génitrice directe, de plus, cet État sort du tracé des frontières impeccablement fait à la règle qu’elle a achevé dans le but géostratégique de saccager l’histoire. L’étouffement dans l’œuf du nouvel État d’Azawad relève subitement, à ses yeux, de la plus haute urgence : elle y voit danger dès lors que l’on s’affaire à traduire le mouvement de l’humanité en vérité historique. Alain Juppé, le ministre huppé, sourd aux cris des suppliciés dans son autre département de poche, la Syrie qui enregistre chaque jour que Dieu fait une moyenne de 100 morts, s’apprête à enfiler la cotte de maille et combattre plus loin à l’ouest, les touaregs qui remettent en cause la prédominance de sa grand-maman gauloise. Il parle des États d’Afrique comme parlait Rockefeller de ses résidences secondaires.

À grands renforts de l’intox, la France trouble la vision des nations sur l’essence de l’État d’Azawad. Ses avertissements querelleurs, charge ses desseins. Tout est prêt, d’abord l’ambition de supposer le mouvement Azawadi comme allié des marchands de la haine assimilé aux intégristes et puis arrive la gageure idée de sauvegarder la souveraineté territoriale du Mali !

Ainsi donc, la France se soucie de l’intégrité territoriale des États nord-africains. Faut-il en rire ou en pleurer ? Les territoires que la France a arrangés au mépris des réalités culturelles et historiques regorgent de Néron et aussi de trublions méphitiques et d’idées infectes. De Bokassa à Kadhafi, quel est le tyran qu’elle n’a pas soutenu avec tambour et trompette ? Alors que se jouait la torture, les carnages, les épurations ethniques, l’Élysée abritait des festins de charognes.

Voilà que s’y mêle Ahmed Ouyahia, le 1er ministre algérien maître dans l’art de la manip de l’amalgame et du troc. Au nom de quel État il ose encore une fois un soutien périlleux et un parjure à l’histoire ? Est-ce au nom de l’État Algérien qui a massacré plus de 130 Kabyles et handicapé à vie des milliers d’autres en 10 jours de contestations légitimes ? Est-ce au nom de l’État algérien qui avait vite fait de reconnaître l’État du POLISARIO, subitement transformé en république arabe ? Est-ce au nom de l’État algérien qui pendant l’insurrection en Libye s’était gardé de tout commentaire sous le prétexte de la non-ingérance dans les affaires intérieurs des états voisins ? Ou alors, est-ce au nom de son parti dont il a fait une industrie de rapaces ? Il sous-entend une passerelle idéologique entre le MNLA et la mouvance intégriste avec un rappel des meurtres commis en Algérie par les hordes intégristes. N’est-ce pas astucieux de condamner les massacres commis au nom d’une pensée religieuse tout en se réclamant de la même pensée qui les décrète. Pensée devant laquelle, il reste sans conteste tributaire. Bien sur, comme toujours en Algérie, parmi les traîtres admis à la première classe, émergent des figures privilégiées d’un type kabyle accentué qui, force est de le constater, dirigent l’adultération politique avec un aplomb inouï.

Le combat du MNLA est un élément essentiel pour notre combat identitaire. Il va nous assurer l’énergie nécessaire à la résistance d’une part, et d’autre part, nous dévoiler les hypocrites et les traîtres à la cause berbère.

Aujourd’hui, la France se charge de la condamnation du mouvement Azawad – instinct de prédation nous dirons – c’est d’abord pour s’acquérir l’honneur de la sentence et enlever l’exclusivité à tous ces rats qui prétendent à être ses dévoués dans nos contrées. Le nouveau gouvernement assassin de Libye a pris acte, en toute impunité, il ordonne le bombardement de la ville berbère de Zuwara. Le peuple berbère est sommé de se renier sous peine de tourments et d’épuration. Il subit des pressions lourdes, des bombes pour le faire craquer, le rendre moins redoutable.

Il ne nous reste d’autre alternative que le soulèvement, manifester là où nous sommes, crier haut fort notre détermination à défendre notre identité et nos territoires. Il n’est pas de plus haut, il n’est pas de plus légitime.

Il nous faut impérativement rejoindre les rangs des ouvriers intraitables de la mémoire. Il est temps. Qui répond aux imbéciles par le silence est imbécile aussi. Le Djurdjura, l’Aurès, le Rif pleurent et, peut-être, nous maudissent.

Nous n’avons certes aucun ami, le cri de nos ancêtres est notre seul allié, faisons en sorte qu’il « redouble de férocité ».

Djaffar Benmesbah
Kabyles.net, 9 avril 2012

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