[Lille] Les flics travaillent, copwatch aussi

Lille : 4 avril 2012, journée de répression et vol à la tire

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Mercredi 4 avril 2012 avait lieu devant le tribunal administratif un rassemblement de soutien aux 6 sans-papiers interpellés et placés en centre de rétention suite à l’occupation de l’UMP du vendredi 30 mars 2012.

Lire les témoignages sur le site de La Brique

Une centaine de personnes étaient présentes lors de l’audience. Habituellement, dans ce genre de situation, les soutiens peuvent pénétrer dans l’enceinte du tribunal. Les audiences sont en effet publiques. Ici ce ne fut pas le cas. Bien au contraire, le président du TA Benoît RIVAUX a souhaité que l’audience se tienne à huis clos en raison d’un trop grand risque d’occupation des locaux.

Les soutiens ont alors attendu de manière très posée et pacifique devant l’entrée du tribunal. Il est important de noter qu’à aucun moment il ne s’agissait d’une manifestation mais bien de personnes en tant qu’individus, groupes politiques ou comités venus en soutien à une audience habituellement ouverte à tous. Le tribunal administratif est habitué à ce genre de rassemblement surtout lorsqu’il s’agit d’affaires de licenciements.

Face à ces soutiens, un dispositif important de la police nationale fut déployé. Un total de 6 fourgons Renault masters étaient présents aux abords du TA. Ces fourgons appartiennent à la Compagnie Départementale d’Intervention 59 basée au Commissariat Central de Lille, bien connu pour son extrême violence, son racisme et son étroitesse d’esprit. 28 CDI ont été dénombrés. Pour rappel, Mathieu LÉGLISE, l’éborgneur au flash ball de Nantes appartenait à cette catégorie d’unité, la CDI 44.

Parmi les gradés, un total de 4 hommes étaient sur place. Tous sont parfaitement connus. Les voici en photo :

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Parmi eux, Yohan Tourbier de la BIVP, bien connu pour son vice et ses coups par derrière. Il est le premier à gauche.

C’est à 11h pétante que l’amusement commença pour la CDI 59. Sans aucune raison apparente, et alors que la situation était parfaitement calme, une charge particulièrement violente fut menée à l’encontre des soutiens avec la bénédiction de la hiérarchie présente sur place.

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Les sans-papiers et les soutiens se font matraquer, peu importe l'âge.

Deux catégories de personnes ont été visées.

D’un côté, les sans-papiers venus aider leurs camarades emprisonnés. Des réflexions du type « l’affaire de Toulouse c’est vous hein » ou encore « dégage pouffiasse » leur étaient assénées. Une femme enceinte fut matraquée à terre et dut être amenée à l’hôpital. Une autre femme, avec une tension à 21, fut aussi amenée aux urgences. Elle mettra plusieurs jours à s’en remettre. Au total, 5 personnes ont été emmenées au CHR.

De l’autre, les soutiens filmaient l’intervention policière. La police nationale ne voulait pas de preuves de ses exactions, pas d’images, elle veut violenter en toute tranquillité. Elle s’en est donc prise de façon ultra violente à un camarade situé en première ligne filmant les actes policiers. 6 CDI et un commissaire lui sont arrivés dessus sans aucune raison. L’objectif était clair, la disparition des images, trop sensible avant une élection présidentielle. Il faut montrer une « France propre », et pour ça les moyens y ont été mis, avec coups de pieds, écrasement de la cage thoracique, coups de poing, coups de gazeuse gratuit et pour finir non pas la destruction mais le vol de la caméra du camarade.

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Le copain écrasé par 3 CDI (flèche rouge)

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Gazage gratuit après tabassage (flèche rouge)

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Oui, la police n’a pas détruit mais bien volé le matériel du camarade d’une valeur de 1200 euros. Elle ne lui a jamais rendu. Complètement abasourdi, le camarade fut relâché de suite et dut être emmené aux urgences où le diagnostic suivant fut constaté à savoir : traumatisme crânien, contusions et contractures musculaires aux cervicales, une dizaine d’hématomes sur la tête.

Évidemment, dans la plus pure tradition lilloise, la scène intégrale a été filmée. Elle est sans équivoque. Nous avons pris notre temps et l’identification des policiers présents fut possible sans aucune difficulté grâce aux archives que nous possédons et aux films réalisés le jour même.

Concernant la totalité de la charge, 23 policiers de la CDI 59 ont été identifiés. 17 CDI ont chargé les sans-papiers et leur soutien, 6 ont chargé le camarade filmant avec la compassion de 2 gradés soit 8 personnes. Le gazeur, malgré sa rapidité a également été identifié grâce à des photos de 2010 comparées à celle du 4 avril 2012.

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Le gazeur après son acte (flèche rouge)

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Nous publierons prochainement les têtes des 23 responsables de la charge.

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Au passage, nous avons aperçu Jean Clause MENAULT l’ancien DDSP du Nord impliqué dans l’affaire du Carlton, venu ramener sa face loin de ses anciens collègues. Rappelons au passage que MENAULT habite le quartier.

Nous constatons qu’au fil des mois, c’est une véritable paranoïa ambiante qui s’empare de la police lilloise. De la hiérarchie jusqu’à la simple piétaille, la police voit des caméras et des appareils photos partout. Elle devient complètement folle et se replie de plus en plus sur elle-même, Pourtant, c’est le monde qu’elle même a créé avec un fichage et une surveillance généralisée de l’ensemble de la population. Arrive-t-elle vraiment à en avoir le contrôle ???

Depuis le mois de janvier, des opérations de sécurisation en présence des stups, du GIPN, des CRS et de CDI ont lieu dans les cités lilloises comme à Belfort, complexe Marcel Bertrand ou encore Boulevard de Metz. Ces opérations, les CDI les connaissent bien puisqu’ils y participent. Des personnes de ces quartiers savent très bien reconnaître ces unités qui par moment prennent en chasse les scooters avec les Renault master. Une liste de nom de CDI que nous avons pu vérifier nous a été transmise. Tous ont participé aux opérations de sécurisation, certains étaient de la partie le 6 avril 2011.

Liste de 10 noms de la CDI 59 :

CASTELIN Jérôme
DULIEU Cédric
GOSSEY Cédric
GIL Bruno
GOGNEAUX Loïc
SAVARY François
JAYET Guillaume
BOSTYN Jérôme
LEQUIEN David
MONCHEAUX Frédéric

Maintenant, nous allons faire monter en puissance ces événements du 6 avril. Volontairement, nous ne diffusons pas les vidéos. Bien sûr elles le seront, mais comme à notre habitude, l’effet de surprise est pour nous une stratégie incontestable dans la lutte contre les forces de sécurité française. Nous ne laisserons pas le temps à la police nationale d’écrire son propre scénario. La seule question qu’elle doit se poser est : Que va-t-il se passer maintenant ?

Un par un nous vous identifions.
Un par un nous vous identifierons.
Nous serons redoutables.
Que la peur change de camp.

Copwatch Nord Paris-IDF, 7 avril 2012


À Lille, la police repousse une manifestation de soutien aux sans-papiers : six hospitalisations

Face aux actions du Comité des sans-papiers (CSP 59) à Lille, la réponse de l’État se durcit. Nouvelle illustration hier matin devant le tribunal administratif. Plusieurs dizaines de sans-papiers et sympathisants manifestent dans le calme. Parmi eux, des syndicalistes, militants politiques ou associatifs.

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Après avoir été chargés, les manifestants ont dû rester sur le trottoir.

Le but, soutenir six étrangers comparaissant devant la juridiction. Interpellés puis placés en centre de rétention vendredi après l’occupation du local de l’UMP, ils sont menacés d’expulsion.

Le tribunal, saisi par l’ordre de Malte, doit vérifier la légalité de la procédure préfectorale. Son président, invoquant la sérénité des débats, refuse de laisser entrer les manifestants. Des policiers bloquent la porte du bâtiment.

« Acharnement »

Faute d’assister à l’audience, en théorie publique, les soutiens attendent sur la chaussée en chantant. Certains font un sit-in.

Ambiance revendicative et paisible. Vers 11 heures, les forces de l’ordre, avec casques et boucliers, rappliquent en nombre. Elles repoussent sans ménagement le groupe : « Ils ont fait mouliner les tonfas, donné des coups de pied et utilisé du gaz lacrymogène, se scandalise un participant. Un camarade avec une caméra a été frappé. Des jeunes femmes ont été tabassées. C’est une honte ! » Rabah, du CSP 59, lui aussi indigné : « Ils nous ont dit qu’on n’avait pas le droit de rester, et tout d’un coup ils ont chargé avec une violence extrême. » Six personnes, dont quatre femmes, sont conduites à l’hôpital par les pompiers. Cinq souffrent de contusions et douleurs, la sixième a fait un malaise.

Le cortège recule de plusieurs dizaines de mètres. Un porte-parole du CSP prend le mégaphone : « La violence n’est pas de notre côté ! Nous continuons pacifiquement malgré l’acharnement ! » Les chants et slogans reprennent. Les agents resserrent l’étau et obligent tout le monde à rester sur le trottoir. « Je suis affligé. Ce n’est pas la première manif de ce genre. Je ne vois pas ce qui explique le déploiement policier et la charge, déplore Joseph Demeulemeester, secrétaire de la section lilloise du PCF. Je me demande si ce n’est pas une manière de faire mousser certains thèmes en période électorale. Je m’étonne du choix de la préfecture… »

Laquelle justifie l’opération : « La police est intervenue pour sécuriser une manifestation non déclarée sur la voie publique et assurer la sécurité des passants et des automobilistes. » Elle ne paraissait pourtant pas en péril… Cette fermeté s’est accentuée au gré des mobilisations des sans-papiers, qui veulent donner de la voix à l’approche de la présidentielle. Ces dernières semaines, la direction du travail et les locaux d’Emmaüs ont été occupés. Les évacuations n’ont pas donné lieu à des arrestations. L’envahissement de l’UMP semble plus sensible. Six personnes y ont été interpellées. Le tribunal administratif a confirmé leur reconduite à la frontière. Prochain épisode aujourd’hui, avec leur passage devant le juge des libertés et de la détention.

Presse policière (lavoixdunord.fr, 5 avril 2012)


Les sans-papiers délogés du tribunal administratif

Alors que deux de leurs camarades se présentaient à une audience hier matin, une centaine de membres du collectif des sans-papiers ont manifesté devant le tribunal administratif. La police les a délogés. Six personnes ont été hospitalisées.

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Les sans-papiers ont organisé une manifestation devant le tribunal administratif hier matin avant d'être délogés par la police.

« So-so-so-solidarité pour les sans-papiers » était un des slogans chantés hier par le comité des sans-papiers (CSP 59) devant le tribunal administratif dès 9 heures, rue Jacquemars-Giélée. En effet, une centaine de manifestants se sont mobilisés pour « soutenir » leurs six camarades détenus. « Tant qu’ils ne seront pas libérés, nous appliquerons une guérilla urbaine pacifique », expliquait un des porte-parole entouré de pancartes. Ces six camarades avaient été interpellés vendredi, alors que le CSP organisait une opération coup de poing au siège de l’UMP à Lille. Ils avaient décidé d’occuper les locaux. La police qui était intervenue avait procédé à un contrôle d’identité avant d’embarquer six hommes en situation irrégulière.

Chose rare hier, l’audience du tribunal administratif s’est tenue à huis clos. Suite au refus d’accès du CSP 59 dans le tribunal par son président, les animations et chants militants ont été entamés. Rabah, un militant, partage son ressenti : « Aujourd’hui, je suis sidéré. Le président du tribunal devrait accepter le dialogue et nous recevoir. Nous ne sommes pas des terroristes, nous voulons juste donner de la visibilité à notre lutte. »

Las, les militants n’ont pas obtenu gain de cause. Pire, alors que leur protestation se poursuivait sur le parvis, les forces de l’ordre ont lancé l’offensive pour les évacuer. Les échanges ont été vifs. Les pompiers ont dû dépêcher trois ambulances. Six personnes ont été légèrement blessées puis évacuées vers l’hôpital. Plusieurs organisations, dont le Parti communiste, ont dénoncé des « violences policières ». Le CSP remet le couvert ce matin alors que leurs camarades interpellés ont rendez-vous devant le juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Lille.

Presse policière (Justine Noblecourt & Morad Belkadi, NordEclair.fr, 5 avril 2012)

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Une réponse à [Lille] Les flics travaillent, copwatch aussi

  1. A.D. dit :

    « Je suis affligé. Ce n’est pas la première manif de ce genre. Je ne vois pas ce qui explique le déploiement policier et la charge, déplore Joseph Demeulemeester, secrétaire de la section lilloise du PCF. »
    Ah? Pas au courant des pratiques policières de la CGT non plus? pas au courant du commando cgt qui vira violemment les sans-pap d’un local à Paris, il y a de cela quelques temps? Pas au jus de cela : les sbires du Pame (cgt grecque), clones de ceux du KKE (P »C »F, grec) invitant les néos-nazis de L’Aube Dorée à soutenir des grévistes. Pame, comme cgt, KKE, comme P »C »F, traquant les anarchistes et autres remuant-e-s ?
    Demeulemeester, c’est pas un mystère : dégage !

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