La Justice travaille à La Réunion

Violences à La Réunion : six condamnations, une vingtaine depuis le début des troubles

Six jeunes gens, arrêtés lors des émeutes qui ont secoué La Réunion, ont été condamnés lundi à des peines plutôt lourdes, allant de 8 mois de prison avec sursis à deux ans ferme, par le tribunal correctionnel de Saint-Denis.

Ces condamnations portent à plus d’une vingtaine le nombre d’émeutiers condamnés par les tribunaux correctionnels de Saint-Denis et de Saint-Pierre depuis jeudi dernier. 233 personnes ont été arrêtées lors des troubles et 159 placées en garde à vue, selon le dernier bilan de la préfecture, dimanche.

Lundi matin sur RTL, le président de la République a déclaré que face à « un petit nombre de gens (qui) se sont comportés comme des casseurs, la loi ne sera pas bafouée ». « La justice comme la police et la gendarmerie ont fait leur travail en prononçant des peines très sévères, qui ont contribué d’ailleurs à ramener le calme », a ajouté Nicolas Sarkozy.

Lundi à l’audience, qui s’est tenue dans une salle aux trois quarts vide, la peine la plus lourde — 3 ans de prison dont 2 ferme — a été prononcée à l’encontre d’un jeune homme de 21 ans, habitant le quartier populaire et éruptif du Chaudron à Saint-Denis, pour une tentative de cambriolage d’un magasin de matériel informatique.

Après une course poursuite, il a été retrouvé dans l’escalier d’un immeuble. « Je me reposais quand j’ai entendu du bruit dans l’escalier, j’ai descendu pour voir et c’est là que j’ai été arrêté », a-t-il assuré.

Le parquet a requis 3 ans de prison, arguant que le jeune homme sortait de prison et était en état de récidive. Son avocat a plaidé la relaxe, soulignant que les policiers ne pouvaient pas prouver qu’il était bien sur les lieux.

Un jeune homme de Saint-Denis de 18 ans, arrêté dans un attroupement à Champ-Fleuri au guidon d’un vélo volé, d’une valeur de 2.500 euros, a été condamné pour recel à deux ans de prison dont un an ferme et son maintien en détention. Il a déclaré avoir acheté le vélo 300 euros à un inconnu et ignorer qu’il était volé.

« C’est désespérant. Vous aviez un sursis avec mise en l’épreuve dans une autre affaire de cambriolage », a déclaré le parquet, requérant l’application de la peine plancher.

Un docker du Port de 24 ans, arrêté au Port lors des troubles et poursuivi pour avoir frappé un policier au commissariat, a expliqué n’avoir fait que répondre à un coup porté par l’agent en question. Il a été condamné à six mois avec sursis.

Trois jeunes de Saint-Benoît ont par ailleurs bénéficié du sursis, assorti d’un travail d’intérêt général pour avoir attaqué un bus à coups de pierre.

Leur presse (LesEchos.fr, 27 février 2012)

Ce contenu a été publié dans General, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.