[Wade dégage !] La police disperse la manifestation de Dakar dans le sang

10.000 Sénégalais dans la rue pour dire non à Abdoulaye Wade
Des milliers de Sénégalais se sont rassemblés ce mardi place de l’Obélisque à l’appel du M23

Ce mardi, environ 10.000 personnes ont manifesté à l’appel du Mouvement du 23 juin, qui rassemble partis d’opposition et organisations de la société civile, pour protester contre la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade. Des heurts ont éclaté en début de soirée. D’après les médias locaux, le bilan s’élève, mardi soir, à au moins deux morts et plusieurs blessés graves.

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« Wade n’a qu’à dégager ! Nous ne voulons plus de lui ! », lance Youssou, un étudiant en colère. Ce mardi, ils étaient environ 10.000 à manifester place de l’Obélisque à l’appel du M23 pour dire non à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade suite à la validation de sa candidature par les cinq « sages » du Conseil constitutionnel. Des jeunes bien sûr, mais également des femmes et des pères de famille. Parmi les nombreuses pancartes et banderoles, on peut lire : « la Constitution n’est pas un brouillon », « cinq singes + un babouin = un pays en feu » ou encore « nous aurons notre Benghazi ». À l’arrivée des « yenamarristes », la foule s’anime. « Nadem, nadem ! » (« va-t-en » en wolof), reprennent en chœur les manifestants dans une ambiance bon enfant. « Sarkozy doit dire à Wade de partir », insiste Mamadou saluant l’intervention américaine de la veille. Lundi, la porte-parole du département d’État avait invité le président sénégalais, 86 ans, à « céder la place à la prochaine génération ».

Postés trois cents mètres plus loin en direction du Plateau, le centre administratif et économique de Dakar, environ 150 policiers anti-émeutes, quatre véhicules dont un blindé et un camion surmonté d’un canon à eau veillent au grain. Depuis le matin, des escadrons de surveillance et d’intervention sont garés à chaque rond-point de Dakar ou presque.

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Qualifié la veille d’« appel à l’insurrection » par Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la Présidence, le rassemblement de l’opposition et de la société civile est finalement autorisé à la dernière minute par les autorités. Vers 16 heures, les leaders du M23 dont Macky Sall, Ibrahima Fall, Idrissa Seck ou Moustapha Niasse arrivent sur l’esplanade. Amath Dansokho, secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), prend le micro et dénonce le « coup d’État constitutionnel » d’Abdoulaye Wade mené « avec la complicité de magistrats corrompus ». « Il faut qu’il comprenne que c’est fini pour lui ! », ajoute-t-il. Alioune Tine, coordonnateur du mouvement du 23 juin, lui succède. Libéré lundi soir après avoir passé 48 heures de garde-à-vue suite au décès d’un policier lors des violences du 27 janvier, le président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho) est très applaudi.

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La manifestation dispersée dans un nuage lacrymogène

La plupart des leaders regagnent leurs véhicules 4×4. Dans la foule, certains manifestants se montrent déçus par la tournure des évènements. « Nos leaders sont des peureux !, estime Saliou Ndiaye, un militant rewmiste (le parti de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck) en quittant les lieux. Il y avait du monde. Il fallait faire une marche pacifique vers le Palais au lieu de rester là à ne rien faire ! » Vers 19 heures, quelques jeunes surchauffés s’en prennent aux policiers. Les grenades lacrymogènes et le canon à eau répondent aux jets de pierres. Parmi les derniers leaders sur place, Moustapha Niasse, candidat à la présidentielle, se réfugie dans une maison pour échapper aux gaz lacrymogènes. Des véhicules pick-up chargés de policiers s’engagent ensuite dans les rues adjacentes à la poursuite de petits groupes de protestataires, dont certains tentent d’ériger des barricades de fortune avec des pneus incendiés. Les affrontements se répandent dans les quartiers de Niary Tally et HLM. D’après plusieurs médias locaux, le bilan s’élève à l’heure où nous écrivons à au moins deux morts, une jeune fille écrasée par un véhicule de la police et un étudiant, et plusieurs blessés graves ce qui porterait à six le nombre de morts dû aux violences politiques en cette période préélectorale dans le pays.

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« C’est comme d’habitude, regrette Alioune Tine, coordonnateur du M23. La police profite de quelques provocateurs pour disperser la foule. Il faut que les forces de l’ordre gardent leur sang-froid. » « La manifestation a été massive et pacifique, poursuit-il. Nous manifestons pacifiquement et nous entendons manifester tous les jours place de l’Obélisque jusqu’au retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade. » Entre le président et son opposition, le bras de fer continue. Et les morts s’accumulent.

Leur presse (Simon Maro, Afrik.com), 31 janvier 2012.


Ça chauffe à la place de l’Obélisque, « un mort » déjà

Les manifestants qui n’ont pas respecté le mot d’ordre des leader du M23 font face à la police à la place de l’Obélisque. Une confrontation a lieu entre les manifestants qui mettent du feu et la police qui essaie de les disperser à coup de gaz lacrymogène. On parle pour l’instant « d’un mort », transporté par les secouristes du SAMU. Un camion de GMI aurait passer sur lui.

Leur presse (Rewmi.com), 31 janvier 2012.


Sénégal : la police disperse une manifestation de milliers d’opposants

La police anti-émeutes sénégalaise a dispersé mardi soir à Dakar un rassemblement de milliers d’opposants à coups de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

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Peu avant la dispersion, les esprits de jeunes s’étaient échauffés et semblaient vouloir en découdre avec les forces de sécurité situées à environ 300 mètres du lieu principal du rassemblement, organisé contre la candidature du chef de l’État Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.

Une journaliste de l’AFP a vu une femme blessée à la jambe.

Les policiers ont investi la Place de l’Obélisque, jonchée de cailloux, après la dispersion, mais plusieurs d’entre eux se sont engagés dans les ruelles qui la borde pour poursuivre des manifestants. La journaliste de l’AFP a vu des pneux enflammés dans ces ruelles.

Des véhicules pick-up chargés de policiers circulaient pour disperser de petits groupes de jeunes à coups de gaz lacrymogènes. La circulation n’a cependant pas été interrompue autour de la place.

Un des leaders du Mouvement du 23 juin (M23, opposition politique et société civile), Moustapha Niasse, ex-Premier ministre de M. Wade devenu opposant et lui-même candidat à la présidentiele, était encore là au moment de la dispersion. Il a dû se réfugier dans une maison pour échapper au gaz lacrymogène.

Le M23 avait appelé à ce rassemblement — un moment interdit — pour exiger le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, dont la validité a été confirmée dimanche par le Conseil constitutionnel. Ce mouvement juge cette candidature anticonstitutionnelle.

Leur presse (Agence Faut Payer), 31 janvier 2012.


Le Sénégal à l’heure des manifestations

La décision du Conseil Constitutionnel a accouché d’une série effrénée de manifestations dans l’étendue du territoire national. Depuis la tombée du verdict des camarades de Cheikh Tidiane Diakhaté, différentes localités du pays sont déchirées par des affrontements entre services d’ordre et manifestants qui virent souvent au pire.

Les manifestations contre la décision du Conseil Constitutionnel favorable à Abdoulaye Wade continuent de rythmer tous les coins du pays, malgré la perte de vie d’un policier dès l’entame de la révolte. Par ailleurs, la mort de deux personnes et de plusieurs blessés ce lundi dans la ville de Podor ne semblent toujours pas calmer les ardeurs.

Les leaders de l’opposition et du M23 qui n’envisagent pas fléchir dans leur combat ont prévu de faire de ce mardi, une journée de manifestations pour continuer de s’indigner de la décision des juges du Conseil Constitutionnel qu’ils appellent à recourir à leur mesure et à invalider la candidature du leader des FAL 2012 jugée « anticonstitutionnelle ».

Néanmoins, bon nombre de régions ont déjà ouvert les hostilités, avant même  15 heures, heure de rendez-vous du rassemblement des manifestants à la place de l’Obélisque. Même si la manifestation n’a pas connu une grande affluence, les manifestants ont investi ce mardi matin les rues de la région de Ziguinchor, indique la presse nationale. Des élèves du moyen et du secondaire se sont aussi mêlés dans la danse en vidant leurs camarades des salles de classes pour prendre d’assaut la rue.

Fatick, Kaolack et Kahone ont également renoué avec la violence ce matin car les manifestants se sont heurtés à la réplique policière. Toutefois, seul Podor qui a constitué ce lundi le théâtre d’affrontements meurtriers semble pour le moment reprendre son cours normal.

À Dakar, la violence est très redoutée en cette journée de mardi consacrée à la manifestation contre la décision du Conseil constitutionnel, car les leaders de l’opposition et ceux du M23 n’entendent pas revenir sur leur décision de manifester.

Leur presse (Mamadou Sakhir Ndiaye, Pressafrik.com), 31 janvier 2012.


Sénégal : manifestations d’ampleur à Dakar contre Wade

Des milliers de personnes étaient réunies mardi à Dakar pour s’opposer à la candidature d’Abdoulaye Wade, qu’elles considèrent comme anticonstitutionnelle.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi à Dakar pour contester la candidature du chef de l’État Abdoulaye Wade à la présidentielle de février, faisant craindre des dérapages après des violences qui ont déjà fait trois morts en trois jours, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Ce rassemblement de l’opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23), a été autorisé à la dernière minute par les autorités, celles-ci affirmant que ses organisateurs n’avaient déposé que tardivement la déclaration de manifestation exigée par la loi.

Le M23 a appelé à cette manifestation pour exiger le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans, dont 12 au pouvoir, candidature dont la validité a été confirmée dimanche par le Conseil constitutionnel. Les opposants réunis sur la place de l’Obélisque, grande esplanade de Dakar, portaient diverses banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « La Constitution n’est pas un brouillon », « Wade dégage », ou encore, en référence aux cinq « sages » du Conseil constitutionnel : « Cinq singes + un babouin = un pays en feu ».

« Coup d’État constitutionnel »

À environ 300 mètres de la place, quelque 150 policiers antiémeute, quatre véhicules de police, dont un blindé, ainsi qu’un camion surmonté d’un canon à eau, surveillent la place où l’ambiance reste détendue. Ni estrade, ni musique pour ce rassemblement : « Aujourd’hui, ce n’est pas la fête, c’est le combat », a affirmé un des manifestants. Plusieurs leaders du M23, dont Macky Sall et Moustapha Niasse, ex-Premiers ministres du président Wade devenus opposants et candidats à la présidentielle, sont là.

Ce rassemblement se tient après des violences qui ont éclaté le 27 janvier à Dakar et dans d’autres villes à l’annonce de la validation de la candidature Wade. Un policier avait été tué, plusieurs personnes blessées, des bâtiments incendiés. Lundi, deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées lors d’une marche du M23 à Podor (nord). Pour le M23, la candidature de Wade est un « coup d’État constitutionnel », arguant qu’il a épuisé ses deux mandats légaux (élection en 2000, réélection en 2007), ce que récusent ses partisans, selon qui il est en droit de se représenter après des modifications de la Constitution.

La candidature de Youssou N’Dour rejetée

Cette formule de « coup d’État constitutionnel » a également été utilisée mardi par le célèbre chanteur Youssou N’Dour, dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel : il a appelé « à manifester dans la paix » contre ce « coup d’État » et a réclamé la démission du Conseil. « Il y aura des initiatives qui vont bloquer le pays », a-t-il dit sans toutefois dire lesquelles, ajoutant : « Nous avons une stratégie autour du refus du coup d’État civil qu’on ne voit pas, mais qu’on vit ». Les violences du 27 janvier à Dakar ont été suivies par des dizaines d’arrestations, selon le M23.

Alioune Tine, coordonnateur du mouvement et figure respectée au Sénégal ainsi qu’en Afrique de l’Ouest pour son action en faveur de la défense des droits de l’homme, a été libéré lundi soir après plus de 48 heures de garde à vue pendant laquelle il a été interrogé sur son rôle présumé dans ces violences. Aucune charge n’a finalement été retenue contre lui.

La candidature du chef de l’État n’est pas seulement contestée par ses opposants, les États-Unis l’ayant invité à « laisser la place à la prochaine génération ». L’Union européenne a « condamné dans les termes les plus forts tous les actes de violence » et appelé « toutes les parties à faire preuve de retenue et à opter pour le dialogue, dans l’intérêt de la tenue d’élections pacifiques, libres et équitables ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 31 janvier 2012.


Des jeunes menacent de marcher vers le palais, d’autres s’y opposent

Des jeunes venus prendre part au rassemblement du Mouvement des forces vives de la Nation (M23) contre la validation de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade ont menacé d’improviser une marche vers le palais de la République.

Mais ils se sont heurtés au refus d’autres jeunes manifestants qui appellent à tenir la manifestation à la place de l’Obélisque.

Face à la menace des jeunes de prendre la direction du centre ville, la police a barré une partie de la route y menant, bloquant en partie la circulation sur le boulevard du général de Gaulle.

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Policiers et jeunes qui voulaient marcher vers le centre se font ainsi face. Seule une trentaine de mètres séparent les deux parties.

Mais d’autres jeunes se sont interposés pour appeler leurs camarades à tenir le rassemblement à la place de l’Obélisque.

Le M23, mis sur pied en juin après les manifestations contre le ticket présidentiel, s’oppose à la validation de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade, par le Conseil constitutionnel.

Leur presse (aps), 31 janvier 2012.


Les jeunes boycottent les discours et font face aux forces de l’ordre

Les jeunes qui étaient venus répondre à l’appel du mouvement du 23 juin (M-23) avaient fini par boudent les discours pour faire face aux forces de l’ordre déployés sur les endroits stratégiques de la capitale, plus particulièrement à la place de l’Obélisque.

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La situation se dégénère à la place de l’Obélisque

C’est fait les forces de l’ordre donne un assaut contre les manifestants à la place de l’Obélisque. Les plus faibles sont tombés dans les filets des policiers. Un jeune manifestant pris par les policiers pleure et affirme qu’il n’est pas partant.

Leur presse (Pressafrik.com), 31 janvier 2012.


Kaolack : Les manifestants en route vers Médina Baye pour interpeller le khalife

Les manifestations ont fini par prendre une autre tournure dans la région de Kaolack. Les manifestants ont pris la ferme décision d’atterrir à Médina Baye, chez le khalife, pour lui demander d’exhorter Abdoulaye Wade à renoncer à sa candidature à la présidentielle de 2012.

La contestation de la décision du Conseil Constitutionnel va atterrir dans les prochaines heures au domicile du khalife général des niassiènes. Des manifestants du M23 et de l’opposition sénégalaise qui depuis ce matin, se suffisaient à investir la rue ont décidé de passer à la vitesse supérieure.

« Nous irons directement au domicile du khalife pour lui demander de prêcher Wade pour qu’il renonce à la présidentielle », laissent entendre au micro de la RFM, les manifestants déterminés de poursuivre leur combat jusqu’au bout.

Toutefois, la situation risque de dégénérer dans la région de Kaolack, car les services d’ordre qui doivent encadrer cette manifestation semblent être en insuffisance numérique par rapport à la masse.

Leur presse (Mamadou Sakhir Ndiaye, Pressafrik.com), 31 janvier 2012.

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Une réponse à [Wade dégage !] La police disperse la manifestation de Dakar dans le sang

  1. cyn dit :

    y a une de leurs presses qui doit certainement être une cousine éloignée de l’afp…
    la paf – presse à fric (ou presse l’Afrique tant que ça coule) non on n’invente rien ils ont eux même choisit délibérément le nom de leur journal…

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