[No TAV] À propos de la journée du 8 décembre

NO-TAV : Compte-rendu de la conférence de presse du 9 décembre 2011, rapport aux événements du 8 décembre

Le mouvement NO-TAV s’oppose depuis une vingtaine d’années  à la mise en place du TGV dans la vallée de Susa. Ce projet européen est purement économique et ne tient aucunement compte de l’avis de ses habitants.

Une journée de mobilisation intense a eu lieu jeudi 8 décembre.

Au départ, trois points de rassemblement. Un blocage de l’autoroute partait de Susa. À Giaglione et à Chiomonte, les manifestants se sont rassemblés puis rejoints dans la vallée pour couper les grilles qui encadrent la zone du futur chantier. Ils ont ensuite tenté de tenir le campement face aux forces de l’ordre.

Deux aspects ressortent de cette conférence de presse ; deux aspects qui tentent de mettre à mal la mobilisation : 1. La violence des policiers, une violence de bande ; 2. La volonté manifeste des politiciens et des journalistes de criminaliser la mobilisation.

1.  La violence des policiers, une violence de bande

Jets de pierres sur les manifestants en train de couper les grilles ainsi que sur des journalistes, tirs tendus de bombes lacrymogènes… scènes de tension dans cette journée du 8.

On dénombre trois blessés graves : une personne a reçu une bombe lacrymogène dans l’œil (il a d’ailleurs perdu son œil), une autre a été blessé au crâne (traumatisme cranien).

Les représentants des differents comités de la mobilisation dénoncent la volonté manifeste des forces de l’ordre de faire du mal. Il ne s’agit plus d’empêcher ou de “protéger”.

Les policiers ont empêché les blessés graves de sortir de la vallée pendant une heure malgré l’insistance des médecins. Il s’agit d’une situation totalement anormale car même en temps de guerre, les blessés ont le droit d’être secourus.

Les forces de l’ordre ont également saccagé le campement de la mobilisation et sont repartis avec des effets personnels, le générateur d’électricité et des outils.

2. La volonté manifeste des politiciens et des journalistes de criminaliser la mobilisation

Le nouveau ministre de l’Intérieur utilise le terme de “terrorisme” pour qualifier la lutte de Susa.

La répression de cette lutte sert d’exemple dans tout le pays pour empêcher le reste de l’Italie de se révolter dans ce contexte global de crise et de mesures d’austérité. Le nouveau gouvernement utilise Susa pour donner le ton.

Tous les partis politiques de gauche comme de droite tentent de délégitimer le mouvement.

Les médias servent de rampe de lancement à cette volonté politique.

Ils corroborent les dires du ministre de l’Intérieur en parlant d’un climat de peur et d’insécurité dans la vallée provoqué par le mouvement No-tav. Cette représentation tente de créer une frontière qui n’existe pas entre les gens de la vallée et d’autres personnes pertubatrices. En réalité, ce sont les habitants de Susa qui tiennent la lutte.

Ils dénoncent l’organisation d’une manifestation d’enfants lors du blocage de l’autoroute. Les enfants auraient été utilisés comme “barricades” face aux forces de l’ordre. En réalité, le blocage de l’autoroute permettait une manifestation familiale et festive contrairement aux autres points de rendez-vous, plus violents.

Ils tentent de donner l’image d’un mouvement désuni  : les pacifistes légalistes d’un côté, les violents illégalistes de l’autre. Ce conflit n’existe pas.

Leur plus gros mensonge est de dire que le chantier pour le TGV a déjà commencé pour toucher les subventions européennes : les seuls travaux en réalité effectués sont la mise en place d’un grillage encerclant un camp policier à ciel ouvert. Les gens du coin appellent cet enclos, le “chantier qui n’existe pas”.

Cette lutte résonne étrangement avec d’autres combats en Europe ; par exemple, avec celle de la ZAD près de Nantes qui s’oppose à la construction d’un aéroport international.

Compte-rendu du 10 décembre 2011.


No TAV : Résistance au Val de Suse

Aujourd’hui 8 décembre est l’anniversaire de la bataille de Venaus, où le mouvement NO-TAV avait “chassé” les forces de l’ordre de la vallée.

Trois cortèges étaient au rendez-vous avec l’objectif d’arriver jusqu’aux barrières qui protègent l’infâme chantier du train à haute vitesse et dénoncer la machine à fric derrière ce projet. Un cortège, parti de Susa et ouvert par les gosses de la vallée, est allé contester une des responsables de cette “œuvre” de la modernité, à savoir l’entreprise Sitaf. Les autres deux cortèges, partis de Giaglione et Chiomonte, se sont dirigés vers la “presidio” de Clarea en bloquant l’autoroute.

Puis les manifestants se sont tournés vers le chantier pour faire tomber les barrières, protégées par une présence massive des forces de l’ordre. Bien que les flics commencent toute de suite à utiliser les canons à eau, les gens ne reculent pas et continuent à couper les clôtures. Quand les flics essayent de sortir des barrières ils se font repousser par les manifestants. Les policiers commencent donc à lancer massivement des lacrymos (même depuis les hélicoptères, apparemment !) qui incendient une partie de la forêt qui entoure le chantier. Les manifestants résistent à coup de cailloux et de bombes “carta”, ce n’est qu’après des heures que les flics arrivent à les repousser vers l’autoroute, encore bloquée par d’autres NO-TAV.

Entre-temps Anonymous sabote le site du député Ghiglia — qui s’était distingué pour avoir invoqué une répression farouche conte le mouvement — sur lequel on retrouve une vidéo contre le train à haute vitesse.

A SARA DURA !

Le Réveil, 8 décembre 2011.

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